Alors que la mort de 59 Palestiniens, tués par des tirs de soldats israéliens dans la bande de Gaza le 14 mai, continue de susciter de nombreuses réactions de la communauté internationale, l'Etat d'Israël a justifié l'usage de la force en brandissant la menace du terrorisme. Un argumentaire repris par Simona Frankel, ambassadeur de l'Etat hébreu en Belgique.
«Je regrette la mort de tout être humain, même pour 55 [selon le bilan alors disponible] terroristes qui ont tenté de passer la frontière», a-t-elle déclaré le 15 mai, au lendemain de la répression sanglante dans l’émission Matin Première de la télévision publique belge RTBF. Interloqué par la réponse de la représentante israélienne, le journaliste Thomas Gadisseux a alors demandé si elle considérait que tous les Palestiniens tués le 14 mai, parmi lesquels figuraient huit enfants dont un bébé, étaient des terroristes. Elle a alors répondu sans ambages : «Oui, il le sont tous.»
«Il faut se rappeler que c'est le groupe terroriste Hamas qui a pris en otage la bande de Gaza. Le Hamas est le seul coupable de ces morts, du sacrifice de ces hommes, femmes et enfants pour une guerre médiatique», a-t-elle par ailleurs ajouté.
Peu de temps après sa sortie médiatique controversée, le ministère belge des Affaires étrangères a décidé de la convoquer. «Entendre que toutes les personnes qui ont été tuées étaient des terroristes, cela dépasse l’entendement», s'est insurgé le chef de la diplomatie belge Didier Reynders, cité par l'agence Belga.
«Tirer à balle réelle sur des manifestants est indigne. S’il incombe à Israël d’assurer la sécurité de leurs concitoyens, cela doit se faire de manière proportionnée», a par ailleurs estimé le Premier ministre belgeCharles Michel.
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