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Journée meurtrière à Gaza : Reporters sans frontières saisit la Cour pénale internationale

Reporters sans frontières a saisi ce 15 mai la Cour pénale internationale pour «crimes de guerre», après la journée meurtrière du 14 mai à Gaza, accusant Israël de «violations délibérées et répétées du droit humanitaire international».

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a annoncé avoir saisi ce 15 mai la Cour pénale internationale (CPI) concernant des «crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre des journalistes palestiniens». Elle évoque dans un communiqué des «tirs directs de snipers de l’armée israélienne à l’encontre d'une vingtaine de journalistes palestiniens, sur le territoire de Gaza», dans le contexte de manifestations ayant lieu dans l'enclave palestinienne depuis le 30 mars.

«En saisissant la Cour pénale internationale, RSF appelle les autorités israéliennes au strict respect du droit international», a fait savoir Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

Une vingtaine de journalistes ont été blessés par balles, selon l'ONG

L'ONG se base sur l'article 15 des statuts de la Cour pénale internationale, qui prévoit que son procureur «peut ouvrir une enquête de sa propre initiative au vu de renseignements concernant des crimes» relevant de la compétence de la CPI.

Selon l'ONG, plusieurs journalistes ont notamment été visés le 14 mai 2018 par des tirs alors qu'ils couvraient des manifestations à l'est de la ville de Gaza : Omar Hamdane, caméraman travaillant pour la télévision nationale algérienne ENTV, a été blessé par plusieurs balles au pied et Wael Dahdouh, journaliste pour Al Jazeera, a été blessé à la main droite.

Les autorités israéliennes ne pouvaient ignorer la présence, parmi les civils manifestants, de journalistes

Depuis le 30 mars, date du début du mouvement de protestation de la Marche du retour et les manifestations organisées à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, les deux journalistes palestiniens Yaser Murtaja et Ahmed Abu Hussein ont été tués par des tirs de l'armée israélienne. Selon l'ONG, une vingtaine d'autres journalistes ont également été blessés par balles. Au moins trois d'entre eux étaient clairement identifiés comme étant des journalistes.

«Les autorités israéliennes ne pouvaient ignorer la présence, parmi les civils manifestants, de journalistes. Elles ont manqué à leur élémentaire devoir de précaution et de distinction en visant à balles réelles ces personnes protégées», a précisé Christophe Deloire. Il a ajouté que ces «violations délibérées et répétées du droit humanitaire international» étaient constitutives de «crimes de guerre».

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