C'est une histoire que le Premier ministre britannique aime se remémorer. Un «souvenir de guerre» qui construit un homme et une carrière.
C'est sur les ondes de la vénérable BBC en 2006, que David Cameron, alors en pleine ascension politique, a pour la première fois fait ces révélations. Il raconte ainsi que juste avant d'entrer à l'université dans les années 80, il avait pris une année sabbatique. L'occasion de voyager, notamment en URSS. Après avoir retrouvé un «très bon ami» à Moscou, les deux hommes ont pris la direction de la station balnéaire de Yalta, en Crimée.
«Là, deux Russes, qui parlait un anglais parfait ont commencé à tourner autour de la plage, plutôt réservée aux touristes étrangers. Ils nous ont proposé de dîner ensemble, et pendant tout le repas, ils nous ont interrogés de manière amicale sur la vie au Royaume-Uni, sur notre vision du monde et la politique. Nous étions évidemment sur nos gardes, et nous n'en disions pas trop. Mai plus tard, lorsque je suis entré à l'université, mon professeur en sciences politiques, m'a dit que pour lui c'était bien une tentative d'approche [par des agents du KGB -services secrets de l'Union soviétique]» relatait alors le futur locataire du 10, Downing Street.
Une version mise à mal aujourd'hui par Gennady Sokolov, un spécialiste russe en sécurité. Interrogé mercredi 29 juillet, ce dernier a ainsi affirmé que les supposés «agents du KGB» qui auraient abordé David Cameron et son ami étaient en fait «des vendeurs sur le marché noir» attirés «par ce couple formé par deux beaux jeunes garçons anglais» rapporte le journal The Independent. Selon lui, et après avoir recoupé plusieurs sources, rien ne prouve que le futur Premier ministre aurait pu être une cible pour le KGB à l'époque.
Dans cet entretien, Gennady Sokolov explique également que le voyage du jeune Cameron aurait pu être financé par les services secrets britanniques et que cette anecdote sur le KGB, fabriquée par l'homme politique, a été «un formidable outil de propagande pour celui qui se destinait à diriger le pays».