Des Palestiniens de la bande de Gaza se rassemblent depuis le 30 mars par milliers près de la frontière, surtout le vendredi, dans le cadre de la Grande marche du retour, mouvement qui a déjà coûté la vie à 53 Palestiniens. Après des débordements le 11 mai, Israël a décidé de fermer l'unique point de passage de marchandises vers Gaza.
La fermeture du point de passage de Kerem Shalom, qui entrera en vigueur dès le 13 mai, a été décidée à la suite «des destructions et des incendies provoqués du côté palestinien de ce point de passage par des dizaines d'émeutiers sous les auspices du Hamas», selon l'armée israélienne.
L'Etat hébreu n'a de cesse d'affirmer que les protestataires sont manipulés par le Hamas, auquel il a livré trois guerres depuis 2008.
La fermeture du point de passage va aggraver la situation déjà très précaire de la bande Gaza, soumise à un sévère blocus d'Israël depuis plus de dix ans, et où plus des deux tiers de la population dépendent de l'aide humanitaire.
«Le point de passage restera fermé jusqu'à ce que les dégâts soient réparés», a fait savoir l'armée, précisant que le terminal permettant d'approvisionner la bande de Gaza en carburant était dorénavant inutilisable en raison des dégradations.
L'Egypte, dont la frontière avec Gaza est fermée la plupart du temps, a ouvert ce 12 mai son point de passage pour une durée de quatre jours.
La manifestation de vendredi a eu lieu à l'approche du transfert le 14 mai de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, et de la commémoration mardi de la Nakba («la catastrophe», en arabe) qui marque pour les Palestiniens la création de l'Etat d'Israël et l'exode de centaines de milliers d'entre eux.