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Enfants en treillis militaire, drapeaux turcs : en Belgique, un défilé des Loups Gris fait polémique

Drapeaux du parti ultranationaliste turc MHP, enfants en treillis et manifestants qui font le signe des Loups Gris : plusieurs ministres ont dénoncé les dérives «fascistes» d'un défilé pro-turc dans une ville de Flandres.

La vidéo d'un défilé de membres des Loups Gris, qui s'est tenu à une date inconnue dans la commune de Heusden-Zolder située dans la province flamande du Limbourg suscite une vive polémique en Belgique. Les Loups Gris sont connus pour leur proximité avec le parti nationaliste turc MHP, dont ils sont souvent présentés comme la branche paramilitaire.

Dans une vidéo publiée sur Facebook et dénoncée par de nombreuses personnalités politiques belges dernièrement, on aperçoit notamment dans le défilé des enfants en tenue militaire, alors que des drapeaux avec le logo du MHP sont également visibles. De nombreuses photos montrent en outre les manifestants en train de faire le signe des Loups Gris.

«Pas un seul politicien d'origine turque n'ose dire ouvertement qu'on fait défiler des enfants sous un drapeau fasciste. Ils frissonnent de peur de défendre la démocratie contre l'influence de la dictature turque», a dénoncé la secrétaire d'Etat pour l'Egalité des chances, Zuhal Demir, en réaction au défilé dans un message sur Facebook. Theo Francken, le secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration a lui aussi fait part de son indignation, réclamant l'ouverture d'une enquête. «Le fascisme en Flandres», a-t-il écrit sur Twitter avec des images du défilé.

En tête de cortège était en outre présent Engin Ozdemir, un élu socialiste de la ville, en compagnie d'autres hommes politiques d'origine turque. Selon l'agence de presse Belga, l'organisateur de la marche ne se cache pas de ses liens avec le MHP. En revanche, Engin Ozdemir a tenu à préciser que l'événement n'avait rien à voir avec les Loups Gris. «L'organisation de la marche existe depuis un an et entendait donner un cachet ottoman à l'événement», a-t-il expliqué, assurant que le conseil municipal avait validé la décision. Le maire de la ville, Mario Borremans, a de son côté affirmé qu'il n'était au courant de rien et promis que de telles manifestations n'auraient plus lieu à l'avenir.

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