C'est une véritable fuite des cerveaux à laquelle le Maroc risque d'être confronté dans les années à venir : à l’instar de leurs homologues de la rive sud de la Méditerranée, une grande majorité des diplômés marocains semblent en effet aspirer à un avenir meilleur en dehors de leur pays d’origine. D’après une enquête du portail de recrutement ReKrute, 91% des titulaires d’un bac+3 et plus succomberaient au chant des sirènes d'une carrière en Europe ou aux Etats-Unis.
1 882 personnes, dont la moyenne d’âge est de 35 ans, ont été sondés ; 78% d'entre eux résident au Maroc, tandis que le reste vit en France, au Canada et au Sénégal.
Près de 45% des diplômés marocains désirent s'installer définitivement à l'étranger
De plus, 44% des personnes interrogées affirment vouloir émigrer à vie. C’est en particulier le cas des 35-44 ans (56%) et des 25-34 ans (46%). Ils sont 27% à envisager un retour au pays après avoir travaillé entre cinq et dix ans à l'étranger et 23% après deux à cinq ans d'expatriation. Enfin, 6% seulement projettent de ne rester que deux ans en dehors de leur pays d’origine.
Les pays d'expatriation les plus prisés par les diplômés marocains sont, dans l'ordre de préférence : le Canada, la France, l’Allemagne, les Etats-Unis, la Belgique et l’Espagne.
«Il semblerait que les entreprises marocaines n’engagent pas les efforts nécessaires pour retenir et fidéliser les talents marocains», commente ReKrute. Les principales raisons qui motivent les diplômés à s’exiler sont, selon l'étude, l’évolution professionnelle, la qualité de vie et l’environnement de travail.
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