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La France s'émeut de la mort d'un nouveau migrant sous la Manche

La classe politique réagit, alors qu'un nouveau migrant a perdu la vie en tentant de traverser le tunnel sous la Manche pour rejoindre Londres.

«Nos équipes ont retrouvé un corps ce matin et les pompiers ont confirmé le décès de la personne». Cette triste annonce a été faite, mercredi 29 juillet, par un porte-parole de la société Eurotunnel. Il s'agit d'un la neuvième mort d'un candidat à l'exil depuis le 1er juin. Il faisait parti des quelques 1 500 migrants qui ont tenté de rentrer sur le site de l'Eurotunnel, dans le but de rejoindre le Royaume-Uni depuis Calais. La veille, ils étaient plus de 2 000 à prendre des risques similaires.

La victime, cette fois-ci, est un homme d'origine soudanaise qui aurait «entre 25 et 30 ans», d'après une source policière, qui indique que l'homme aurait été percuté par un camion «qui descendait d'une navette pendant qu'il [le migrant] essayait de grimper dessus».

Un nouveau drame, qui a entraîné des réactions immédiates des deux côtés de la Manche. En visite officielle à Singapour, le Premier ministre britannique David Cameron a qualifié de «préoccupante» la situation des migrants et a appelé sa Secrétaire d’État Theresa May a présidé une réunion d'urgence sur le sujet, depuis Londres.

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En France, la classe politique a réagi avec autant de véhémence qu'au Royaume-Uni. À la mort d'un migrant, certains pointent du doigt l'action du gouvernement, d'autres le laxisme britannique en terme de circulation des sans-papiers, d'autre encore la société Eurotunnel. RT a fait un tour d'horizon des réactions au sein de la classe politique française.

À l’extrême-droite, on fustige les gouvernements et les politiques menées jusqu'ici.

Côté Républicains, Eric Ciotti appelle à une reconduite des migrants alors que Xavier Bertrand pointe du doigt la responsabilité britannique.

Interrogé sur Sud Radio, le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde a fait la leçon au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, estimant qu'il «devrait se poser les questions dans le bon ordre». «La question n'est pas de savoir [si les immigrants] doivent rentrer dans un tunnel, la question est de savoir pourquoi [ces personnes] sont sur le territoire français alors que […] une grande majorité d'entre-elles n'ont pas le droit de s'y trouver.

Une thématique reprise par le Député européen UDI Jean Arthuis qui explique sur France 2 que «les franchissements illégaux des frontières dans les cinq premiers mois de l'année 2015 sont en progression de 177% par rapport à 2014».

A gauche, enfin, on pointe plus volontiers du doigt l'Europe ou encore l'Eurotunnel, comme le montre Bernard Cazeneuve. Dans une lettre au président d'Eurotunnel Jacques Gounon, le ministre de l'Intérieur accuse la société de ne pas faire les efforts nécessaires face à «l'aggravation de la situation». «Je souhaiterais que vous vous interrogiez davantage sur les moyens que vous entendez consacrer à la sécurisation de ce site», écrit-il aussi. Des accusations qui ont fait réagir la droite, à l'image de l'ancien ministre des transports Thierry Mariani ou, une nouvelle fois d'Eric Ciotti.

Le Président du Groupe socialiste au Sénat Didier Guillaume, enfin, appelle l'Europe a réagir, dans un tweet où il évoque des «drames humains».

Peut-être la principale intéressée, la maire (Les Républicains) de Calais Natacha Bouchart a dit sur France Info que cette situation était «tout simplement une hypocrisie globale qui ne veut pas affronter [...] les conséquences des décisions d'un pays européen, dans l'Europe qui a des réglementations différentes et par conséquent qui doit absolument accepter d'échanger et de trouver des solutions acceptables pour les uns et pour les autres».

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