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Human Rights Watch évoque des crimes de guerre de la coalition arabe au Yémen

Le bombardement, par la coalition menée par l'Arabie saoudite, ayant fait 65 morts civils au Yémen ce vendredi a l'apparence d'un «crime de guerre», a dénoncé ce mardi l'ONG Human Rights Watch.

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, ce mardi, les raids aériens de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen. Pour l'organisation, l'un des derniers raids s'apparente même à un «crime de guerre». Vendredi en effet, un raid aérien mené dans le sud-ouest du Yémen, à Mokha, a fait 65 morts, tous des civils, dont 10 enfants.

Dans un communiqué de presse, Ole Solvang, responsable de HRW pour les cas d'urgence, estime qu'«avec l'absence évidente d'objectif militaire, cette attaque s'apparente à un crime de guerre». Sur place quelques heures après cette attaque, les responsables de HRW ont expliqué n'avoir constaté la présence d'aucune position militaire proche.

Le raid a en effet touché un quartier résidentiel réservé aux employés d'une centrale électrique. Des sources médicales yéménites avaient fait état de 35 civils tués, tandis que les médias des rebelles chiites Houthis avaient affirmé deux jours après le raid que le bilan était de quelque 70 morts parmi les civils.

L'organisation va même plus loin, et demande à l'ONU de lancer une enquête sur ce bombardement, après que la coalition menée par l'Arabie saoudite a refusé d'envisager cette dernière. «Si les membres de la coalition refusent d'enquêter (sur les raids qui tuent les civils), l'ONU doit le faire», a appuyé Ole Solvang.

Les civils constituent plus de la moitié des 3.700 tués dans ce conflit qui dure depuis plus de quatre mois, selon l'ONU. Il met aux prises les rebelles Houthis, qui souhaitent le départ du gouvernement en place et ont mis la main sur la capitale, Sanaa, et une grande partie du pays, aux forces gouvernementales et à l'Arabie saoudite. Cette coalition a repris, il y a quelques jours, la ville d'Aden aux rebelles.