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Venezuela : une mutinerie dans un commissariat surpeuplé provoque la mort de 68 personnes

Une dizaines de détenus dans un commissariat surpeuplé de Valencia, dans le nord du Venezuela, ont provoqué la mort de 66 hommes deux femmes. Le drame a provoqué la colère de familles de victimes, ainsi que des échauffourées.

Brûlées ou asphyxiées, 68 personnes sont mortes dans un «incendie présumé» qui a éclaté dans le commissariat principal de Valence, dans le nord du Venezuela, le 28 mars, selon le parquet cité par l'AFP. Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agit de 66 hommes et deux femmes venus rendre visite à des détenus.

L'ONG Une fenêtre sur la liberté, qui défend les droits des prisonniers, fait état d'une mutinerie de dizaines de détenus. Ils auraient mis le feu à des matelas et se seraient emparés de l'arme d'un gardien, selon la même source. Faute d’obtenir satisfaction par la négociation, la mutinerie se serait aggravée. Les détenus auraient mis le feu à leurs matelas, provoquant un incendie difficile à maîtriser. 

La surpopulation dans les prisons du Venezuela obligerait les forces de l'ordre à utiliser les commissariats comme lieux de détention de longue durée, alors que selon la loi, la durée de détention ne peut y excéder 48 heures.

«Nous avons désigné quatre procureurs [...] pour éclaircir ce qui s'est passé», a déclaré le procureur général Tarek William Saab, sur son compte Twitter.

Le procureur a assuré que le ministère public entendait éclaircir de façon immédiate ces douloureux événements, qui ont endeuillé des dizaines de familles vénézuéliennes, et établir les responsabilités dans ce drame.

Le gouverneur de l'Etat de Carabobo (où se trouve Valence), Rafael Lacava, a exprimé sa «consternation».

«Une enquête sérieuse et approfondie a été lancée pour identifier les causes et les responsables de ces événements regrettables», a tweeté le gouverneur, qui a adressé sa compassion aux proches des victimes.

Les Nations unies demandent une enquête

«Nous appelons les autorités du Venezuela à mener une enquête rapide, approfondie et efficace pour établir la cause de ces morts», a déclaré le bureau du haut-commissaire aux droits de l’homme. Il a également appelé Caracas à «identifier les responsables et à les traduire devant la justice».

Après la mutinerie, des membres de familles de victimes en proie à la confusion, auraient tenté d'entrer dans les locaux de la police de Valence. Dans les échauffourées un fonctionnaire aurait été blessé par un jet de pierre, selon l'ONG Une fenêtre sur la liberté.

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