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Deux policiers tués dans un attentat à Bahreïn, sur fond de tensions avec l'Iran

Deux policiers ont été tués dans un attentat que le ministère de l'Intérieur du Bahreïn attribue aux rebelles chiites. Cet attentat intervient après un week-end diplomatique intense entre Bahreïn et l'Iran.

Deux policiers ont été tués ce mardi matin à Bahreïn dans un attentat «terroriste» perpétré dans le quartier à majorité chiite de Sitra, près de la capitale Manama, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Il y a aussi eu six blessés, dont un grave parmi les policiers.

Cet attentat fait suite à l'arrestation, samedi, de deux Bahreïnis soupçonnés d'avoir tenté d'introduire dans le pays des explosifs et des armes en provenance d'Iran. 

Les autorités de Manama accusent en effet l'Iran de soutenir le mouvement de contestation de la majorité chiite qui réclame depuis 2011 des réformes politiques à la monarchie sunnite. La monarchie absolue en place au Bahreïn, sunnite, cumule tous les pouvoirs dans le pays, pourtant à 75% chiite. Surtout, la population chiite est la plus pauvre du pays. En février 2011, près de 80 personnes ont été tuées lors de manifestations contre la monarchie réprimées dans le sang.

Preuve de la tension latente entre les deux pays, Manama a rappelé samedi son ambassadeur à Téhéran pour protester contre des «déclarations hostiles de dirigeants iraniens», une semaine après un discours du numéro un iranien, Ali Khamenei, affirmant le soutien de son pays aux «peuples opprimés» de certains pays dont celui de Bahreïn.

L'Iran a répliqué dimanche en affirmant que le Bahreïn cherche à provoquer des «tensions» dans la région en lançant des accusations «infondées» contre Téhéran. En visite au Koweït dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, avait dénoncé des «affirmations (de Bahreïn) totalement fausses». Il avait aussi affirmé que le Bahreïn cherchait à «empêcher tout progrès dans la coopération entre l'Iran et les autres pays du Golfe».