Mercredi 28 mars
Le ministère allemand des Affaires étrangères a précisé ce 28 mars que la Russie pourra remplacer les quatre diplomates sommés de quitter l'Allemagne le 26 mars.
«Ce que nous avons fait, c’est de déclarer les diplomates personae non gratae sur la base de l’article 9 de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques», a expliqué un porte-parole du ministère lors d'une conférence de presse. A la question de savoir si Moscou pouvait envoyer quatre nouveaux diplomates pour les remplacer, il a répondu «oui».
Le gouvernement maltais a annoncé ce 28 mars dans un communiqué qu'il rappelait son ambassadeur en Russie pour consultations, assurant Londres de sa «pleine solidarité». Malte a en outre «condamné dans les termes les plus vigoureux» l'empoisonnement sur le sol britannique de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal dont la Russie est, selon elle, «très vraisemblablement responsable».
Mardi 27 mars
L'Otan a annoncé l'expulsion de sept diplomates russes et le rejet de trois demandes d'accréditation.
Selon la chaîne publique flamande VRT NWS, la Belgique a décidé d’expulser un diplomate russe. De son côté, la Moldavie a annoncé qu'elle laissait sept jours à trois diplomates russes pour quitter le pays.
L'Irlande annonce à son tour qu'elle va expulser un diplomate russe.
L'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) a fait savoir dans un communiqué qu'elle annoncerait «des mesures» concernant l'Affaire Skripal ce 27 mars dans l'après-midi.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a justifié les expulsions de diplomates russes décidées par la France comme une preuve de solidarité avec le Royaume-Uni, son allié. «Notre posture est d'abord une posture de solidarité», a-t-il commenté.
L'adjoint au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov a déclaré que Moscou était toujours ouvert à la discussion en vue de la stabilité stratégique avec Washington, malgré la vague d'expulsion des diplomates russes.
Cité par l'agence de presse RIA, l'adjoint au ministre russe des Affaires étrangères a néanmoins ajouté que Moscou répondrait avec sévérité à ces expulsions.
Au micro de RT France, Patrick Martin-Génier, spécialiste des questions européennes est revenu sur la vague d'expulsions des diplomates russes en France et dans les pays occidentaux et a estimé : «C'est extrêmement bizarre, on n'a jamais vu ça en relations internationales.»
Sur Twitter, le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon a fait savoir son désaccord avec la vague d'expulsions de diplomates russes. Il a déclaré : «Expulsion de diplomates russes : une comédie provocatrice sans objet réel. Une escalade absurde et dangereuse.»
Lundi 26 mars
La Norvège et la Hongrie ont averti qu'elles expulseraient chacune un diplomate russe
La Norvège et la Hongrie ont averti qu'elles expulseraient chacune un diplomate russe.
L'Espagne a également fait savoir, en fin de journée, qu'elle expulserait deux diplomates russes.
Contrairement à 14 autres pays de l'UE, l'Autriche n'expulsera pas de diplomates russes dans la cadre de l'affaire Skripal, a annoncé son gouvernement, précisant vouloir préserver en tant que pays «neutre» une possibilité de dialogue avec le Kremlin.
«Nous soutenons la décision de rappeler l'ambassadeur de l'UE à Moscou, mais ne prendrons pas de mesures au plan national», ont indiqué dans un communiqué commun le chancelier conservateur Sebastian Kurz et la ministre des Affaires étrangères apparentée FPÖ, Karin Kneissl.
Selon les informations de l'AFP, une source diplomatique française a précisé que les quatre diplomates russes visés par la mesure d'expulsion en France étaient l'attaché de défense, le chef de la mission économique, le consul à Strasbourg et l'un des consuls à Marseille. «Ces quatre diplomates font partie de ceux pour lesquels nous avions déjà mis en garde l'ambassadeur russe à Paris, à cause de leur activisme au profit des services de renseignement russes sur le territoire national», a ajouté cette source citée par l'AFP.
Et d'ajouter : «Nous en assumons les conséquences, il y aura sans aucun doute une réponse de la Russie, dont on peut penser qu'elle sera du même ordre.[...] La Russie d'aujourd'hui engage le dialogue sur la base du rapport de force. Il était donc important de n'envoyer aucun signal de faiblesse. Nous tenons à un dialogue politique exigeant et robuste avec la Russie.»
L'Albanie a déclaré qu'elle se joindrait au mouvement des pays occidentaux, en expulsant deux diplomates russes.
L'ambassadeur de Russie en France est revenu sur l’expulsion de quatre diplomates russes du territoire français et a annoncé que la Russie était «profondément déçue de cette initiative.» Il a également déploré que cette décision ait été prise avant même que les conclusions de l'enquête sur l'affaire Skripal n'aient été rendues.
Selon lui, «cette manifestation de l'Union européenne n'a aucun fondement sérieux». «La Fédération de Russie se réserve le droit de prendre des mesures de riposte adéquates», a-t-il encore souligné.
La Suède décide d'expulser un diplomate russe.
Le Kremlin réaffirme l'innocence de la Russie dans l'affaire Sergueï Skripal.
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a fait état des regrets de la Russie après la décision des gouvernements occidentaux d'expulser des diplomates russes présents sur leur territoire. Selon cette même source, la réplique de Moscou se fondera sur le principe de la réciprocité.
Le porte-parole du Kremlin a fait savoir qu'il revenait à Vladimir Poutine de prendre une décision définitive à ce sujet.
La diplomatie russe a déclaré dans un communiqué : «Le geste provocateur de prétendue solidarité avec Londres de ces pays [occidentaux] témoigne de la poursuite d'une ligne de confrontation visant à aggraver la situation», et d'ajouter : «Nous allons forcément y répondre.»
Le Danemark, les Pays-Bas et la Finlande ont annoncé l'expulsion de cinq diplomates russes au total. Le Danemark et les Pays-Bas ont chacun annoncé le renvoi de deux diplomates vers Moscou et la Finlande, celui d'un diplomate russe en poste à Helsinki.
«Notre solidarité envers la Grande-Bretagne est univoque», a indiqué lors d'une conférence de presse Anders Samuelsen, ministre des Affaires étrangères danois, dont le pays est le seul de la région qui soit membre, à la fois de l'Union européenne et de l'OTAN.
Le ministre n'a précisé ni la fonction ni l'identité des deux diplomates visés mais a souligné qu'ils disposaient d'une semaine pour quitter le territoire danois.
«Il est très probable que la Russie soit responsable» de l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal. «Il n'y a pas d'autre explication plausible», a ajouté le ministre, exhortant la Russie à «changer de trajectoire».
De son côté, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a fait savoir sur son compte Twitter que le gouvernement néerlandais avait décidé, en étroite concertation avec d'autres pays, que deux collaborateurs des services de renseignement russes n'étaient plus les bienvenus dans le pays.
«Ils ont deux semaines pour quitter les Pays-Bas», a-t-il annoncé.
La Finlande a également annoncé l'expulsion d'un diplomate russe après l'empoisonnement de Sergueï Skripal, acte qualifié par Helsinki de «menace grave contre la sécurité de toute l'Europe.»
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson a salué la «réponse extraordinaire» des alliés de la Grande-Bretagne après les expulsions de diplomates russes : «La réponse extraordinaire de nos alliés constitue le plus grand mouvement d'expulsion d'agents russes de l'histoire, et permet de défendre notre sécurité partagée.»
Pour sa part, Theresa May, Premier ministre britannique, a estimé que la Russie ne pouvait pas continuer à «bafouer le droit international.»
Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que l'expulsion des diplomates russes par les pays occidentaux constituait une mesure inamicale, une provocation même, et que la Russie allait y réagir.
Les Etats-Unis ont annoncé l'expulsion de 60 «espions» russes dans le cadre d'une action coordonnée entre pays occidentaux pour répondre à l'empoisonnement d'un ex-agent-double russe et de sa fille en Grande-Bretagne dont ils accusent Moscou.
Un haut responsable de l'administration américaine a précisé que 48 «agents de renseignement connus» dans diverses missions aux Etats-Unis et 12 de plus à la mission russe des Nations unies avaient sept jours pour quitter les Etats-Unis.
«Nous prenons ces mesures pour démontrer notre solidarité indéfectible avec le Royaume-Uni et pour imposer à la Russie de sérieuses conséquences pour ses violations continuelles des normes internationales», explique le département d'Etat dans un communiqué.
La porte-parole de la Maison Blanche a fait savoir pour sa part que «les Etats-Unis sont prêts à coopérer pour bâtir une meilleure relation avec la Russie, mais cela ne peut que se produire si le gouvernement russe change d'attitude.»
Plusieurs autres pays de l'OTAN – dont 14 de l'Union européenne – ont annoncé des mesures similaires presque simultanément le 26 mars.
«Les Etats-Unis en appellent à la Russie pour qu'elle assume la responsabilité de ses actes et fasse la démonstration qu'elle est capable d'être à la hauteur de ses engagements et responsabilités internationaux en tant que membre du Conseil de sécurité des Nations unies pour maintenir la paix et la sécurité», souligne le département d'Etat américain. Ces expulsions sont les plus importantes depuis au moins la fin de la guerre froide.
L'administration Obama avait expulsé 35 agents russes en décembre 2016 pour sanctionner Moscou de sa présumée ingérence dans l'élection présidentielle américaine, juste avant l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Outre les expulsions annoncées le 26 mars, l'administration américaine va fermer le consulat de Seattle dans le nord-ouest des Etats-Unis.
La Maison Blanche cite la proximité d'une base de sous-marins et d'une grande partie des installations industrielles de Boeing – un des plus gros fournisseurs de matériel militaire pour le compte du Pentagone – pour justifier de la fermeture de ce consulat.
Plusieurs pays de l'ex-URSS et des ex-républiques socialistes de l'Europe de l'Est dont la Pologne, l'Ukraine, la République tchèque, les trois pays baltes ont annoncé l'expulsion de diplomates russes, rejoignant plusieurs autres pays européens dans un geste de solidarité avec Londres après l'empoisonnement d'un ex-agent-double. En revanche, la Slovaquie a décidé d'étudier «les mesures à venir».
L'Ukraine a annoncé l'expulsion de 13 diplomates russes et la Pologne a déclaré persona non grata quatre diplomates russes, tandis que la République tchèque et la Lituanie en ont fait partir trois chacune.
«La date du départ de Pologne des quatre diplomates russes a été fixée au 3 avril à minuit. La note avec les quatre noms a été remise à l'ambassadeur de Russie», a déclaré à la presse le chef de la diplomatie polonaise, Jacek Czaputowicz.
Son homologue lituanien Linas Linkevicius a précisé à l'AFP que les trois personnes expulsées l'étaient «pour des activités incompatibles» avec leur statut diplomatique. «Une arme chimique a été utilisée contre des civils pour la première fois depuis la Deuxième guerre mondiale. La situation est particulière et elle appelle une réponse particulière», a-t-il déclaré.
La Lituanie ajoutera également 21 noms de citoyens russes à une liste de personnes indésirables et interdites d’entrée, établie l’année dernière. Il s'agit de la «liste Magnitsky», du nom d'un juriste russe mort en prison après avoir découvert une affaire de corruption présumée impliquant de hauts responsables russes.
La Lettonie a expulsé un diplomate, un deuxième secrétaire de l'ambassade de Russie à Riga, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères. L'Estonie a décidé d'en faire partir un également et il s'agit de l'attaché militaire, a fait savoir l'agence de presse BNS.
Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, le Canada annonce également sa décision d'expulser quatre diplomates russes.
Le gouvernement canadien a par ailleurs rejeté trois demandes de personnel diplomatique supplémentaires présentées par le gouvernement russe, a ajouté Chrystia Freeland dans un communiqué.
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué sa décision d'expulser quatre diplomates russes.
La Russie va répondre aux expulsions de diplomates russes par l'UE de manière symétrique
L'Allemagne a annoncé l'expulsion de quatre diplomates russes à la suite de l'empoisonnement en Grande-Bretagne de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal, selon un communiqué du ministère allemand des Affaires étrangères.
«Le gouvernement allemand a demandé à quatre diplomates russes de quitter la République fédérale d'Allemagne dans un délai de sept jours», a déclaré le ministère, précisant que la décision avait été prise en concertation avec l'Union européenne et les pays alliés de l'OTAN.
«L'attaque de Salisbury nous a tous bouleversés dans l'Union européenne. Pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale, une arme chimique a été employée en Europe», a déclaré le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, dans le communiqué. «Il est évident qu'une telle attaque ne peut rester sans conséquences», a-t-il ajouté.
L'Ukraine a annoncé l'expulsion de 13 diplomates russes, se joignant à l'action de Washington et de 14 pays de l'UE pour répondre à l'empoisonnement d'un ex-agent russe en Grande-Bretagne dont l'Occident accuse Moscou.
«Dans un esprit de solidarité avec nos partenaires britanniques et nos alliés transatlantiques et en coordination avec les pays de l'UE, l'Ukraine a pris la décision d'expulser de son territoire 13 diplomates», a déclaré le président ukrainien Petro Porochenko dans une déclaration diffusée par son service de presse.
L'ambassade de Russie à Washington a déclaré que la réponse de Moscou à l'expulsion de diplomates russes serait proportionnée, selon l'agence RIA.
La France a annoncé l'expulsion de quatre diplomates russes, en solidarité avec la Grande-Bretagne après l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal, dans le cadre d'une initiative commune avec d'autres pays européens et les Etats-Unis.
«Nous avons notifié aujourd'hui aux autorités russes notre décision d'expulser du territoire français quatre personnels russes sous statut diplomatique, dans un délai d'une semaine», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian dans un communiqué.
Simultanément, plusieurs pays dont la France, les Etats-Unis et l'Allemagne ont déclaré leur intention d'expulser des diplomates russes suite à l'empoisonnement d'un ex-espion russe en Grande-Bretagne, dont Moscou dément la responsabilité.