Durée du conflit : 7 ans
Comme pour les autres pays touchés par les révolutions du Printemps arabe au début de l’année 2011, des protestations contre la politique de Bachar el-Assad ont lieu dès le mois de mars cette année-là en Syrie. A partir du 31 juillet 2011, alors que nombre de pays étrangers choisissent de prendre position dans une crise jusqu'alors purement syrienne, le conflit change de dimension. Avec la création de l’Armée syrienne libre en 2011, composée d’officiers déserteurs, et la réplique du gouvernement syrien, la crise se mue en guerre. L'émergence de Daesh et l'intervention armée de la coalition conduite par les Etats-Unis à partir de 2014 amorce une période encore plus sombre pour la Syrie. Puis, à l'appel de Bachar el-Assad, la Russie apporte son soutien militaire à la Syrie à partir de 2015. Le reflux des djihadistes peut s'amorcer.
Nombre de morts : 350 000
Il est encore très difficile d'obtenir des chiffres exacts, et l'une des seules sources avançant un nombre précis est l'Observatoire syrien des droits de l’homme – une ONG controversée basée à Londres, qui avance le chiffre de 350 000 morts. S'il est à prendre avec précaution, ce nombre correspond aux estimations avancées par le Centre syrien pour la recherche en politique. Selon les chiffres rendus publics par ce dernier en 2016, 11,5% de la population syrienne aurait été tuée ou blessée dans ce conflit en seulement cinq ans.
Nombre de déplacés : 12 millions
Les chiffres du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés établissent le nombre de personnes ayant dû quitter leur foyer à au moins 12 millions, soit 65% de la population syrienne. Le Haut commissariat a annoncé en juin 2017 que plus de 5,5 millions d’entre eux avaient fui la Syrie. La majorité de ces Syriens exilés se sont réfugiés en Turquie (3,3 millions), tandis qu’environ un million vivrait actuellement dans des camps au Liban.
Nombre de pays impliqués dans le conflit : environ 60
La coalition formée en 2014 à l’initiative des Etats-Unis pour combattre Daesh regroupe une soixantaine de pays dont de nombreux Etats européens ou occidentaux, comme la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada et quelques pays arabes comme la Jordanie, le Bahreïn ou le Maroc. Certains, comme la Roumanie ou encore la Lituanie, n’apportent qu’un soutien diplomatique. La Russie et l’Iran appuient le gouvernement de Bachar el-Assad dans sa lutte contre les groupes djihadistes. La Turquie, quant à elle mène un jeu variable, qui l’a parfois amenée à se dresser contre Daesh au sein de la coalition internationale, ou à éliminer de sa propre initiative des positions kurdes en Syrie.
Pourcentage de Syriens vivant sous le seuil de pauvreté : 83%
Selon deux études concordantes, une de l'ONG Care et une seconde intitulée «Syrie en guerre» réalisée par l'ONU et l'Université Saint Andrews en Ecosse, plus de 80% des Syriens vivraient sous le seuil de pauvreté en 2017. Là encore, les répercussions économiques de la guerre sur ce pays jadis en plein développement restent très difficiles à établir avec précision.
Coût de la reconstruction du pays : jusqu’à 350 milliards de dollars
Les estimations s’échelonnent généralement entre 100 et 350 milliards de dollars selon les organismes de prévision. La Banque mondiale a estimé en juillet 2017 que la destruction de vastes pans de la Syrie, de ses réseaux et infrastructures avaient entraîné une perte de 226 milliards de dollars au cours des six premières années de guerre. Elle a chiffré à 100 milliards de dollars la reconstruction – il en faudra bien plus pour relancer l’économie.
Nombre de résolutions de l’ONU : 19
Depuis les débuts de la guerre civile en 2011, le Conseil de sécurité de l’organisation des Nations unies a voté 19 résolutions relatives à la guerre en Syrie. Elles portaient notamment sur le dialogue politique, l'aide humanitaire ou encore la destruction de l'arsenal chimique syrien. Les projets de résolution requérant par exemple l'éviction du président Bachar el-Assad ont été contrées par un veto de la Russie. Au total, Moscou a posé son veto 11 fois – la Chine six fois.
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