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Manifestations pro-kurdes dans les capitales européennes en réponse aux bombardements turcs

Des centaines de protestataires pro-Kurdes sont descendus dans les rues des trois plus grandes capitales économiques européennes, pour dénoncer les frappes aériennes turques ciblant des combattants du PKK dans le nord de l’Irak et de la Syrie.

Des protestataires en Allemagne, en France et au Royaume-Uni se sont réunis pour s’opposer au gouvernement turc, dont les attaques aériennes contre des positions de Peshmergas Kurdes dans le nord de l’Irak ont violé un armistice valide depuis 2013.

En Grande-Bretagne, la manifestation pro-kurde a bloqué le quartier général de BBC à Londres lors d’une démonstration qui a commencé au 10 Downing Street, résidence du Premier ministre britannique. Les participants, en colère contre le gouvernement turc, ont tenu à afficher leur solidarité avec les victimes de l’attaque de Suruç.

Des protestataires portaient des bannières «Le gouvernement turc finance Daesh», «Arrêtez le fascisme en Turquie», «Erdogan [Premier ministre Turc], sang sur tes mains», «Non à la terreur ! Non à l’impérialisme !» et chantaient «BBC, honte à toi» et «Nous voulons de la justice !»

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Beaucoup de manifestants portaient des photos avec des noms de victimes de l’attaque terroriste récente de Suruç. D’autres portaient des drapeaux rouges du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Seuls quelques policiers étaient présents, défendant symboliquement l’entrée du quartier général de BBC. La nature de la protestation était ouvertement pacifique.

La présence policière lors d’une manifestation de même type à Berlin était plus évidente que dans la capitale britannique. Les agents de police allemands étaient habillés d’équipements anti-émeute, même si beaucoup portaient leur casque sous le bras ou à la ceinture.

A Londres, des orateurs s’adressaient à la foule principalement en anglais, tandis qu’à la manifestation berlinoise, la langue Kurde était principalement utilisée. Les bannières étaient, elles, presque toutes en allemand.

La manifestation pro-Kurde en France aurait été la plus grande, avec environ 2 000 manifestants réunis dans les rues de Paris pour pointer du doigt les attaques aériennes turques ayant pour cible les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord irakien. De jeunes activistes en T-shirts rouges portaient des portraits des victimes de Suruç et chantaient «Erdogan assassin».

Il y a quelques jours, un attentat-suicide perpétré par un jeune homme de 20 ans, d’origine Kurde, a tué 32 activistes de la ville de Suruç. Toutes les victimes étaient des Kurdes, et c’est Daesh qui a revendiqué cette atrocité. Cette attaque terroriste a provoqué une nouvelle vague de violences en Turquie. Les Kurdes ont accusé les autorités turques d’avoir adopté une politique trop laxiste envers Daesh.

Des séries d’attaques terroristes qui ont pris pour cible la police, commises par des activistes Kurdes, ont fait deux morts et sept blessés dans les forces de l’ordre turques. En retour, Ankara a commencé à bombarder des positions de la milice de Peshmerga Kurdes dans le nord de l’Irak.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé sur leur site web qu’après les frappes aériennes et les attaques militaires sur le terrain contre les Peshmergas, qui luttent contre Daesh à la frontière entre la Syrie et la Turquie, l’armistice avec la Turquie «n’avait plus de sens »