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Ghouta : Damas progresse, les terroristes utilisent les civils comme bouclier humain selon Moscou

Pour tenter de stopper l'avancée de l'armée syrienne dans la Ghouta, les djihadistes empêchent les civils de fuir pour s'en servir comme bouclier humain, selon Moscou. La situation humanitaire s'aggrave, les convois de vivres n'ayant pu entrer.

Les combattants des groupes djihadistes poursuivent leur stratégie dans la Ghouta orientale, qui consiste à empêcher les civils de quitter la zone malgré l'annonce par Moscou le 26 février d'une trêve quotidienne de plusieurs heures.

Comme cela avait déjà été le cas quelques jours plus tôt, les civils qui tentent d'emprunter le couloir humanitaire pour fuir la région ont de nouveau été la cible de tirs de la part des terroristes. Le 3 mars, trois d'entre eux ont été blessés, comme le rapporte le général Vladimir Zolotukhin, porte parole du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie. Moscou, qui a appelé à plusieurs reprises les militants à observer le cessez-le-feu et à laisser les civils fuir la zone, considère que ces derniers sont détenus comme «boucliers humains» pour mettre fin aux frappes des forces gouvernementales.

«Ces actions des milices, ainsi que leur bombardement continu de Damas et de ses banlieues, sont des crimes de guerre et les auteurs doivent être traduits en justice», a ainsi déclaré Vladimir Zolotukhin.

L'aide humanitaire bloquée

Les djihadistes s'affairent en outre à détériorer la situation humanitaire dans la région, procédant à des «fouilles massives» afin de confisquer la nourriture de la population, selon le général russe. Subissant au quotidien des pénuries de nourriture, les habitants attendent une quarantaine de camions chargés d'aide promis par l'ONU.

Mais le 4 mars, Moscou a prévenu l'ONU que les djihadistes avaient l'intention de bombarder au mortier le convoi de vivres que l'organisation comptait faire entrer, avec comme objectif de faire accuser les forces gouvernementales.

Quelques heures plus tard, l'ONU a confié à l'agence de presse Reuters que son convoi humanitaire n'avait pas pu pénétrer dans l'enclave syrienne, comme prévu initialement. «Le convoi vers la Ghouta orientale n'a pas pu entrer aujourd'hui», a laconiquement déclaré un responsable de l'ONU, sans donner plus de précisions sur les raisons qui l'en ont empêché.

L'armée syrienne avance

Une situation qui préoccupe l'armée syrienne, qui a de son côté fait état de «préparatifs en cours pour faire parvenir des aides alimentaires aux civils», selon une source militaire citée par l'agence de presse publique syrienne Sana.

Cette même source a en outre confié que l'armée syrienne avait progressé dans plusieurs directions, «éradiquant dans plusieurs régions la présence des groupes terroristes qui les contrôlaient». Les forces gouvernementales auraient ainsi «repris le contrôle» de plusieurs localités dans l'enclave rebelle, notamment Otaya et Nachabiyé.

Une avancée que les groupes terroristes Al Nosra, Feylaq al-Rahman et Akhrar al-Sham comptent mettre à mal en préparant une attaque chimique, selon l'armée russe, afin de donner à l'Occident l'opportunité de «reprocher au gouvernement syrien d'utiliser des armes chimiques contre le peuple».

Région à la fois urbaine et agricole située en banlieue de Damas, la Ghouta est le dernier bastion islamiste dans cette région. Un territoire d'où les différents groupes armés effectuent des bombardements récurrents sur la capitale syrienne, faisant de nombreuses victimes civiles. L'armée syrienne a lancé le 18 février une offensive de grande envergure pour y mettre fin.

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