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Grande Bretagne : les routes du Kent paralysées par la crise migratoire de Calais

La crise migratoire de Calais en France et l’opération Stack instaurée outre-Manche pour réguler la circulation, paralysent totalement les routes du Kent au point que les habitants de la région ne peuvent plus se ravitailler.

Sur les routes du Kent, passerelle principale vers l'Europe continentale, les vacanciers ont subi des retards de plus de 5 heures pour traverser la Manche samedi. La circulation était si engorgée que même les commerces ne parviennent plus à recevoir leurs fournitures.

Les automobilistes, dépités et en colère, ont posté des photos en ligne où on les voit bloqués dans d’immenses embouteillages. Certains pourtant, n'ont pas manqué de prendre les choses avec humour et ironie.

Selon des habitants, le comté est si étouffé par le trafic que beaucoup d'entre eux ont choisi tout simplement de ne pas partir en vacances de peur de ne pas être en mesure de rentrer chez eux.

Parallèlement, Eurotunnel a annoncé que des «centaines» de migrants tentaient d'entrer chaque nuit dans le périmètre du terminal de départ de Coquelles.

Jeudi dernier, le corps d'un adolescent avait été retrouvé sur un train Eurotunnel dans le Kent. Il s’agit du neuvième migrant ayant trouvé la mort en tentant d’effectuer la traversée entre la France et la Grande-Bretagne ces deux derniers mois.

La chaos avait déjà commencé vendredi lorsque Eurotunnel avait été contraint de suspendre ses services un peu avant minuit après que des migrants aient pénétré sur le terminal du côté français. En milieu de matinée, à Folkestone, les passagers ont été confrontés à des retards allant jusqu'à cinq heures.

L’opération Stack côté britannique, qui ferme la route M20 entre les échangeurs 8 et 11 a de nouveau été activée et est susceptible de rester en place ce dimanche.

Cette mesure a été initialement conçue comme dernier recours pour désengorger la circulation. Ces trois dernières semaines, elle a été mise en place cinq fois.

Ainsi, Matthew Balfour, le membre du cabinet de conseil du comté du Kent pour l'environnement et les transports, a déclaré au Guardian que l'impact que cette situation avait sur l'environnement était «ahurissant» et coûtait au Kent 1,5 millions de livres par jour (2,1 millions d'euros).

«Les gens possédant des magasins dans l'est du Kent ne s'y rendent plus car ils ne pourraient pas rentrer. Ils subissent des pertes énormes». a-t-il déclaré.

Philip Gomm de la Fondation RAC, une association d'automobilistes britannique, a déclaré au Guardian que le «Kent est une porte d'entrée importante», mais que cette porte était «bel et bien fermée».

Selon lui, «la résolution de la crise migratoire appartient aux chefs d'Etats, mais cela ne signifie pas pour autant que, sur place, on ne puisse rien faire pour désengorger le trafic».

«L'opération Stack est devenue la règle plutôt que l'exception et sur l'un des week-ends de voyage les plus achalandées de l'année, elle est celle qui sème la pagaille pour les automobilistes, les vacanciers et les résidents locaux» a-t-il déclaré.