Le ministre de la Santé du Zimbabwe, David Parirenyatwa, a abordé une question quelque peu délicate lors d'une intervention publique à Harare à la fin du mois de février, rapportent plusieurs médias locaux. Dans l'un des pays les plus touchés au monde par l'épidémie du SIDA, la plupart des préservatifs sont importés de Chine. Seul problème : les standards anatomiques dans l'empire du milieu seraient quelque peu en-deçà de ceux des Zimbabwéens.
«La jeunesse a désormais un type de capote qu'elle apprécie, mais nous ne la produisons pas : nous importons nos préservatifs de Chine, et certains hommes se plaignent qu'ils soient trop petits», a déploré David Parirenyatwa.
Le ministre a ainsi profité de ce constat pour inciter les entreprises locales à se lancer dans la production de préservatifs adaptés aux besoin du marché zimbabwéen, plutôt que de rester dans la dépendance des importations chinoises. «Vous devez pouvoir fabriquer vos propres capotes», a-t-il lancé. «Si vous voulez réussir en affaires, il vous faudra produire pour votre région», a-t-il encore ajouté.
Sensible à cet appel, l'un des fabricants de préservatifs chinois, l'entreprise Beijing Daxiang, a immédiatement réagi. Dans un entretien accordé au South China Morning Post, le directeur général de la société, a assuré que sa production allait bientôt se diversifier et proposer plusieurs types de tailles. «Nous en avons la capacité et le devoir», a-t-il estimé. Signe que Beijing Daxiang prend l'affaire au sérieux : une enquête a été lancée auprès des usagers de préservatifs dans la région afin d'adapter la production à venir.
Selon l'association britannique Avert, active dans la lutte contre le SIDA, plus de 13% des adultes seraient atteints du virus au Zimbabwe. Avec l'un des taux d'infection les plus élevés du continent, le pays fait face à un défi sanitaire d'envergure et compte sur l'utilisation des préservatifs pour endiguer l'épidémie. Figurant parmi les cinq pays qui importent le plus de moyens contraceptifs au monde, il a vu le nombre de nouvelles contaminations presque divisé par deux et le nombre de décès causés par le SIDA diminuer de 45% depuis 2010.
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