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Le Danemark veut la double-peine pour les délinquants des zones sensibles

Copenhague veut s'attaquer à la délinquance dans ses quartiers à forte population immigrée et annonce sa mesure phare pour atteindre l'objectif «plus aucun ghetto en 2030»: y sanctionner les délits deux fois plus sévèrement que dans le reste du pays.

Le gouvernement danois a déclaré le 26 février vouloir s'attaquer à la criminalité dans les «ghettos» en y sanctionnant les délits deux fois plus sévèrement que ceux qui sont perpétrés sur le reste du territoire.

L'instauration d'une échelle de peines spécifique pour certaines zones d'habitation à forte population immigrée doit être présentée le 1er mars par le Premier ministre Lars Løkke Rasmussen dans le cadre d'un plan d'action global pour ces quartiers.

Les délits concernés ne sont pas précisément arrêtés à ce stade mais le ministre de la Justice Søren Pape Poulsen a évoqué dans un entretien au journal Berlingske Tidende «le vandalisme, le vol et les menaces».

«Dans ces quartiers, on saura désormais que le marteau de la justice s'abat plus lourdement» qu'ailleurs, a expliqué le ministre, membre du Parti populaire conservateur cité par l'AFP.

Le quotidien danois cite des statistiques de la police selon lesquelles 63% des Danois vivant dans ces quartiers sensibles se sentaient en sécurité en 2017, contre 72% en 2016. Au niveau national, ces chiffres étaient de 79% et 81% respectivement.

Pour le chef du gouvernement (Parti libéral), l'objectif est «plus aucun ghetto en 2030». Il a par ailleurs estimé qu'une «proportion trop importante» des immigrés vivant au Danemark était «concentrée dans un petit nombre de quartiers» et se comportait «différemment» du «Danois moyen». «Sur tous les plans : la capacité à subvenir à leurs besoins, le niveau d'instruction, la maîtrise de la langue, les valeurs», a-t-il énuméré dans un entretien au Berlingske.

Pour Keld Albrechtsen, président d'une association de quartier, la réforme «pourrait frapper les plus jeunes sur la voie de la délinquance».

«Je ne crois pas que ce dont ils ont besoin est davantage de répression. Ils ont besoin qu'on les aide à s'en sortir», a-t-il dit, cité par le journal.

Selon le Berlingske, le projet de la coalition gouvernementale devrait recevoir le soutien au parlement des sociaux-démocrates (opposition), lesquels ont eux-mêmes présenté au début du mois une réforme visant à réduire «l'immigration non-occidentale».

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