Alors que l'agression récente d'une enfant de quatre ans et demi par un homme de 20 ans lors d'un mariage a provoqué une vague d’indignation en Turquie, le gouvernement envisage de proposer de nouveau la castration chimique pour les auteurs d’agressions sexuelles sur mineurs. La mesure avait en effet été initialement proposée en 2016, avant d'être finalement bloquée par le Conseil d’Etat au motif que «la définition du traitement et ses limites étaient vagues».
«Les tribunaux décideront de la mise en œuvre et de la durée de la castration chimique pour supprimer ou réduire le désir sexuel. Nous mettrons cela en place à nouveau d'ici quelques jours», a déclaré le 20 février le ministre turc de la Justice, Abdülhamit Gül, dont les propos ont été rapportés par l'AFP. «Toutes les options, toutes les mesures qui doivent être prises pour résoudre le problème seront sur la table», a-t-il ajouté.
De son côté, le porte-parole du gouvernement Bekir Bozdag avait informé le même jour qu'une commission composée de six ministres, dont celui de la Justice, serait mise sur pied afin d’envisager les moyens à mettre en place dans la lutte contre les abus visant les enfants.
Le nombre d’abus sexuels sur les enfants a explosé en dix ans
Selon des chiffres du ministère turc de la Justice repris par des organisations de défense des droits de l’homme, le nombre d’affaires d’abus sexuels sur les enfants est passé de 3 778 en 2006, à 21 189 en 2016. 60% des suspects impliqués dans ces affaires en 2016 ont été inculpés, selon l’Association turque des droits de l’homme.
Pour l’heure, quelques voix s'opposant au projet du ministre turc se font entendre, à l’instar de l’ONG Les Assemblées des femmes, qui a qualifié sur Twitter la castration chimique de «punition pas en phase avec les lois modernes». «La solution : c'est d'arrêter d'infliger des peines réduites dans les affaires d'abus contre les enfants», a par ailleurs ajouté l'ONG, estimant que la castration chimique serait contraire aux droits de l'homme.
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