Le 18 février, à l'occasion de la Conférence de Munich sur la sécurité, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a mis en garde l'Iran contre toute agression armée, brandissant un fragment qu'il a présenté comme étant un morceau de drone provenant de Syrie, abattu la semaine précédente au-dessus du territoire israélien. «Voici un drone iranien, ou plutôt ce qu'il en reste après l'avoir abattu», a-t-il déclaré en brandissant un morceau de l'épave présumée.
Et d'ajouter : «Je l'ai amené ici pour que vous puissiez le voir de vos propres yeux. Monsieur Zarif, vous le reconnaissez ? Vous devriez, c'est le vôtre.»
«Ne testez pas la détermination d'Israël !», a lancé Netanyahou, interpellant le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a réagi à la déclaration de Benyamin Netanyahou en qualifiant de «cirque caricatural» l'intervention très théâtrale du Premier ministre israélien : «Vous avez été les spectateurs d'un cirque caricatural ce matin, qui ne mérite même pas la dignité d'une réponse», a-t-il lancé depuis la tribune de la Conférence sur la sécurité de Munich.
Tsahal et l'Iran ont eu maille à partir sur le terrain en février
Les médias syriens ont fait état le 10 février d'un «nouvel acte d'agression israélien», qui s'était déroulé près de Damas, la capitale. Plus tôt dans la journée, un avion de combat F-16 israélien avait été abattu par les systèmes de défense anti-aérienne syriens.
Les hostilités avaient commencé dans la nuit du 9 au 10 février avec l'interception par l'armée israélienne d'un drone présenté comme iranien au-dessus de son territoire.
Sur Twitter, le porte-parole de Tsahal Jonathan Conricus avait diffusé une vidéo présentée comme montrant la destruction de l'appareil.
«Un hélicoptère de combat a procédé à l'interception réussie d'un appareil sans pilote lancé depuis la Syrie et entré en Israël», avait fait savoir l'armée israélienne dans un communiqué. «En représailles, l'armée a visé des cibles iraniennes en Syrie», avait-elle poursuivi.
L'armée israélienne a prévenu qu'elle considérait «l'attaque iranienne et la riposte syrienne comme une violation grave de la souveraineté israélienne». Elle a annoncé surveiller la situation et être «totalement prête à de nouvelles actions, après évaluation de la situation et des nécessités». Selon Tsahal, Israël ne souhaite pas l'escalade, mais l'Iran et la Syrie «jouent avec le feu».
Téhéran, de son côté, a fait valoir que la Syrie avait «le droit à la légitime défense» contre Israël, accusant l'Etat hébreu de recourir à des «mensonges» pour «couvrir ses crimes dans la région, les dirigeants israéliens recourent à des mensonges contre les autres pays».
Lire aussi : Israël : la police recommande l'inculpation de Benjamin Netanyahou pour corruption