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Tuerie de Floride : Donald Trump met en cause le FBI

Une controverse oppose aux Etats-Unis le président Trump, qui estime que le FBI n'a pas su empêcher un déséquilibré de tuer 17 personnes en Floride, et ses adversaires, qui jugent que le lien entre le pouvoir et le lobby des armes est en cause.

Le président américain Donald Trump a accusé le 18 février le FBI de n'avoir pas su empêcher la fusillade qui a fait 17 morts le 14 février dans un lycée de Floride, jugeant que la police fédérale passait «trop de temps» à enquêter sur les prétendues interférences russes dans l'élection de 2016.

La fusillade a en effet mis en lumière une grave défaillance du FBI, qui a reconnu avoir reçu en janvier un appel d'un proche du tueur de 19 ans, Nikolas Cruz, alarmé par son comportement déviant et ses intentions meurtrières.

«Vraiment dommage que le FBI ait manqué tous les signaux envoyés par le tireur de l'école de Floride. Ce n'est pas acceptable», a tweeté le président américain.

«Ils passent trop de temps à essayer de prouver la collusion russe avec la campagne Trump – Il n'y a pas de collusion. Revenez-en aux bases et rendez-nous tous fiers de vous !», a-t-il ajouté. Ce n'est pourtant plus le FBI qui dirige l'enquête sur l'affaire russe depuis mai, mais le procureur spécial Robert Mueller.

Au lendemain de la fusillade, le 45e président américain avait insisté sur les problèmes mentaux du tueur, ne disant en revanche rien sur le droit de posséder une arme, droit garanti par le deuxième amendement de la Constitution, ni sur les armes semi-automatiques comme l'AR-15 utilisé par le tireur.

Une survivante de la tuerie juge que c'est la NRA et Trump qui sont responsables

Cette charge de Donald Trump contre le FBI intervient alors qu'il fait face à des critiques concernant ses liens avec la National rifle association (NRA), le puissant lobby des armes à feu aux Etats-Unis. Lors d'un rassemblement le soir du 17 février à Fort Lauderdale, en Floride, une survivante du massacre a dénoncé avec force les liens du président avec la NRA. «A tous les hommes politiques ayant reçu des dons de la NRA, honte à vous», a crié Emma Gonzalez, après avoir fustigé Donald Trump pour avoir reçu le soutien financier du puissant groupe pendant la campagne présidentielle de 2016.

«Honte à vous», a repris en chœur la foule.

«Si le président me dit en face que c'était une terrible tragédie [...] et qu'on ne peut rien y faire, je lui demanderai combien il a touché de la National Rifle Association. Je le sais : 30 millions de dollars», a tempêté la jeune fille de 18 ans aux cheveux rasés.

«C'est ce que valent ces gens pour vous, Monsieur Trump ?» a-t-elle lancé, en comparant cette somme au nombre de victimes des fusillades qui ont ensanglanté le pays depuis le début de l'année. «Le fait d'être autorisé à acheter des armes automatiques n'est pas une question politique, c'est une question de vie ou de mort», a affirmé plus tard à l'AFP la lycéenne.

Emma Gonzalez est en classe de terminale au lycée Marjory Stoneman Douglas, situé dans la ville voisine de Parkland. Elle était cachée dans l'amphithéâtre quand Nikolas Cruz a ouvert le feu dans les couloirs de l'établissement, faisant 17 morts dont une majorité d'adolescents, avant de s'enfuir en se mêlant à la foule. Le meurtrier a été arrêté une heure plus tard. 

Le meurtrier avait en partie fait état de ses projets

Nikolas Cruz était suivi psychologiquement pour des problèmes de comportement mais il a profité d'une législation laxiste en Floride pour acheter légalement son arme l'année dernière, alors qu'à son âge, de nombreux Américains ne peuvent pas acheter une bière ou des cigarettes.

Plusieurs signaux d'alarme ont cependant été déclenchés jusqu'à récemment sur le comportement à risque du jeune homme. Une enquête sociale lancée dans le cadre d'une auto-mutilation révélait dès septembre 2016 qu'il voulait acheter une arme à feu. «Monsieur Cruz a des coupures récentes sur les deux bras. Monsieur Cruz a déclaré qu'il prévoyait d'acheter une arme à feu. Nous ignorons dans quel but il veut acheter l'arme à feu», précisait un rapport laconique des services de protection de l'enfance cité par le quotidien South Florida Sun Sentinel.

Si ces faits dénotaient bien «certaines implications» pour sa sécurité, ces services avaient à l'époque conclu que le jeune homme était suivi de façon adéquate par son école et dans un institut spécialisé dans la santé mentale. Nikolas Cruz était suivi «parce qu'il était désigné comme un adulte vulnérable à cause de troubles mentaux», selon le journal.

Le FBI a admis le 16 février une grave défaillance en ayant ignoré le 5 janvier un appel d'un proche de Cruz qui décrivait ses intentions meurtrières. La police locale était elle aussi alertée sur la dangerosité de Cruz, a affirmé CNN. Sa mère adoptive, morte l'an dernier, «avait plusieurs fois demandé à la police de venir chez elle pour l'aider à faire face à ses accès de violence, à ses menaces et à son comportement autodestructeur.»

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