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Afrin : la Turquie accusée d'avoir attaqué les Kurdes avec du gaz toxique

Selon des agences de presse, six civils kurdes auraient été admis dans un hôpital syrien avec des symptômes qui évoqueraient une attaque au gaz. L'offensive aurait été menée par la Turquie dans un village de la région d'Afrin, selon les YPG.

Dans le cadre de son opération militaire Rameau d'olivier, lancée fin janvier dans l'enclave d'Afrin en Syrie, l'armée turque aurait fait usage le 16 février de gaz toxiques et six civils kurdes auraient été blessés, selon l'agence Reuters citant un porte-parole des milices kurdes (YPG), considérées par Ankara comme terroristes.

Six blessés dont deux en «état critique»

Insuffisance respiratoire et pupilles dilatées : les symptômes présentés par les victimes auscultées sur place par l'équipe de soins d'une ONG feraient penser à une attaque au gaz. Le diagnostic est corroboré par Joan Mohammed, directeur de l'hôpital qui a reçu les blessés : «Six personnes ont été admises avec des symptômes de suffocation résultant de l'usage par le régime turc de projectiles contenant du gaz toxique dans le village d'Aranda.» Le directeur a en outre précisé que quatre blessés étaient dans un état stable et que deux autres se trouvaient dans un état critique.

Le journaliste Mohammed Hassan a tweeté des photographies sur lesquelles apparaissent certaines victimes, évoquant l'effet les «gaz chimiques de l'armée turque».

Dans la journée du 17 février, une source diplomatique turque citée par l'AFP a déclaré qu'Ankara n'avait «jamais utilisé» d'armes chimiques. «Ce sont des allégations infondées», a martelé cette source.

Le 20 janvier, l'armée turque a lancé une offensive, baptisée «Rameau d'olivier», contre un district tenu par des milices kurdes, peu après que Washington a annoncé la création d'une force frontalière dans le nord de la Syrie. Ce corps de garde-frontières s’appuie sur les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de groupes rebelles pro-occidentaux incluant des combattants des milices kurdes des YPG. 

Ankara accuse les YPG d'être la branche syrienne du PKK kurde, qui mène une rébellion dans le sud-est de la Turquie. Vent debout contre toute initiative qui favoriserait l'émergence d'un Kurdistan au portes de la Turquie, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait prévenu dès le 15 janvier qu'il allait «tuer dans l’œuf cette armée terroriste».

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