Près de 2 300 civils ont été tués ou blessés dans des attentats en Afghanistan en 2017, soit le plus lourd bilan jamais enregistré, selon des chiffres publiés par l'ONU le 15 février.
Au total, 57 attaques suicides et autres formes d'attentats ont fait 605 morts et 1 690 blessés (+17% en un an), devenant avec les mines et autres engins explosifs la première cause de mortalité et de blessures dues au conflit, devant les combats terrestres, selon le rapport annuel sur les victimes civiles de la Mission d'assistance à l'Afghanistan des Nations unies (Manua).
«Cette tendance se confirme déjà en 2018», a relevé devant la presse le représentant spécial de l'ONU Tadamichi Yamamoto, rappelant les trois attaques majeures à Kaboul et celle contre l'ONG britannique Save the Children à Jalalabad (Est), qui ont fait plus de 130 morts et 250 blessés en dix jours fin janvier.
Pour la quatrième année consécutive, le bilan annuel de 3 438 morts et 7 015 blessés franchit la barre des 10 000 victimes, même s'il est en baisse de 9% par rapport à 2016, principalement en raison du recul des affrontements directs entre insurgés et forces pro-gouvernementales.
Les victimes des attaques complexes (explosion, suivie de l'intervention d'assaillants) représentent 22% du total, «le bilan le plus lourd jamais enregistré en une seule année [pour ce type d'attaques] depuis que la Manua a commencé à documenter les victimes civils du conflit afghan en 2009», insiste l'ONU. «Les gens sont tués pendant leurs activités quotidiennes, quand ils voyagent en bus, prient à la mosquée ou simplement parce qu'ils passent à côté du bâtiment visé», relève le Haut commissaire de l'ONU aux droits humains Zeid Ra’ad Al Hussein.
L'ONU s'inquiète particulièrement de l'augmentation des attaques sectaires, qui ont visé la communauté chiite et ses moquées, principalement Kaboul et Herat (ouest), revendiquées par le groupe Etat islamique.
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