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Les autorités kurdes d'Irak condamnent les raids turcs contre le PKK

Les autorités kurdes d'Irak ont condamné les raids de l'armée turque contre des positions des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sur leur territoire, selon un communiqué.

Les rebelles du PKK ont, eux, jugé que les conditions du cessez-le-feu décrété en 2013 dans le conflit qui l'oppose à la Turquie «n'existaient plus» après les frappes aériennes turques de cette nuit, qualifiées d'«agression».

«Les conditions de maintien du cessez-le-feu ont été rompues (...) face à ces agressions, nous avons droit de nous défendre», ont déclaré les Forces de défense du peuple (HPG), l'aile militaire du PKK, dans une déclaration sur leur site internet.

«L'histoire retiendra la date du 24 juillet comme étant celle où Erdogan et son gouvernement de l'AKP (Parti de la justice et du développement) ont commis leur plus grave erreur politique et militaire», a conclu le PKK dans sa déclaration.

Une opération coup de poing de la Turquie contre Daesh et le PKK

Les avions de combat turcs ont en effet frappé cette nuit sept objectifs des rebelles du PKK dans leurs bases du nord de l'Irak, a confirmé le gouvernement dans un communiqué. Parallèlement la police a procédé à 320 arrestations un peu partout dans le pays.

Dans un communiqué posté sur le site du gouvernement, le Premier ministre turc a déclaré que «des attaques ont été menées contre des objectifs du groupe terroriste de l'Etat islamique en Syrie et du groupe terroriste PKK dans le nord de l'Irak».

Le texte précise que des «abris, hangars, cavernes et installations logistiques remplies de munition» figurent parmi les objectifs du PKK.

Les autorités turques ont également indiqué que, en marge de l'opération aérienne menée par les avions F16 depuis leur base de Diyarbakir (Sud-Est), l'artillerie turque avait également ouvert le feu sur des objectifs de Daesh et du PKK.

Longtemps critiquée pour son inertie vis-à-vis des groupes radicaux hostiles au régime syrien, la Turquie s'est résolument engagée dans la lutte contre Daesh en menant vendredi à l'aube un premier raid aérien contre le groupe djihadiste sur le territoire syrien.

Ce changement de stratégie est intervenu suite de l'attentat suicide, attribué à Daesh et qui a fait 32 morts et une centaine de blessés lundi dans la ville de Suruç, près de la frontière syrienne.

Depuis lundi, le PKK a multiplié les attaques contre les forces de l'ordre turques, ripostant ainsi à l'attaque de Suruç qui a visé des jeunes militants de gauche proches de la cause kurde.

«Le combat contre la menace terroriste, qu'elle vienne de l'intérieur ou de l'extérieur va se poursuivre avec détermination», a proclamé le gouvernement dans sa déclaration.

De nouvelles arrestations

Parallèelement, selon les médias turcs, la police turque a procédé ce matin pour la deuxième journée consécutive à des dizaines d'arrestations visant Daesh et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistandan plusieurs villes du pays.

Selon le dernier bilan fourni ce samedi matin par les services du Premier ministre Ahmet Davutoglu, 320 personnes ont été placées en garde à vue, dont plusieurs dizaines de ressortissants étrangers.

Ce nouveau coup de filet a été mené à Istanbul, Ankara, Adana (sud), Konya (centre) et Manisa (nord-ouest) notamment, ont précisé les agences de presse Dogan et Anatolie (progouvernementale).

La police antiterroriste avait déjà mené vendredi une grande opération contre des militants présumés de Daesh, du PKK et de l'extrême gauche qui avait mobilisé des milliers de policiers.