Le chef de la délégation du CICR au Yémen, Antoine Grand évoque notamment une intensification des combats au sol ces deux dernières semaines dans les gouvernorats d'Aden et de Taïz, dans le sud du pays.
«Nous avons de plus en plus de mal à atteindre les zones touchées et à continuer d'apporter des secours vitaux et d'évacuer les blessés et les morts», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Ainsi, le CICR appelle toutes les parties à «respecter et à faire respecter le droit international humanitaire et à permettre aux organisations humanitaires de mener leurs activités en toute impartialité et indépendance» à un moment où «les besoins humanitaires sont plus pressants que jamais».
Antoine Grand a souligné que le CICR était prêt à «faciliter l'évacuation des blessés et des morts» – comme c’est actuellement le cas à Aden et Taïz – et à «rendre visite aux détenus dans les deux camps». Il a ajouté néanmoins que pour ce faire, «toutes les parties doivent nous garantir un accès sans risque et respecter [notre mandat]».
Le CICR, qui compte 262 collaborateurs dans le pays (144 actuellement en poste à Sanaa, 70 à Aden, 36 à Saada et 12 à Taïz), se dit «déterminé» à répondre aux besoins de la population à Aden et ailleurs au Yémen.
Toujours selon Antoine Grand, la souffrance des civils «atteint des niveaux sans précédent» en raison de graves pénuries d'eau, de vivres et de combustible dans l'ensemble du Yémen, en proie à des frappes aériennes et à des combats au sol.
Le 21 juillet, l'ONU a livré par la mer une cargaison d'aide humanitaire à Aden. C’est la première fois qu’une cargaison des Nations Unies arriver de cette façon dans cette ville du sud du Yémen depuis le début du conflit armé il y a près de quatre mois.
En raison de la poursuite du conflit, qui a fait selon les Nations unies plus de 3 700 morts, dont un peu plus de la moitié de civils, la trêve humanitaire, annoncée par l'ONU pour le 10 juillet, n'a jamais pu se concrétiser.
Au Yémen, le conflit oppose les forces gouvernementales, soutenues par la coalition arabe, aux rebelles Houthis appuyés par des soldats restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.