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Congrès du dialogue national syrien à Sotchi : une Commission constituante créée

Pendant deux jours, Sotchi a été le théâtre d'une nouvelle session de pourparlers de paix sur la Syrie à l'initiative de la Russie, de l'Iran et de la Turquie. L'envoyé de l'ONU pour la Syrie s'est réjoui des avancées, qui se poursuivront à Genève.

Mardi 30 janvier

L’envoyé spécial de la Russie pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, et Safwan al-Qudsi, secrétaire général du parti socialiste arabe syrien s’expriment au terme du Congrès du dialogue national syrien qui s’est tenu à Sotchi.

Alexandre Lavrentiev fait savoir qu'un document final du Congrès sera remis à l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura.

En clôture du Congrès de Sotchi, les participants ont entonné ensemble l'hymne national syrien.

Prenant la parole lors de la clôture du Congrès, Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, a résumé : «Dans votre déclaration finale aujourd'hui, vous avez embrassé 12 principes, développés dans le processus politique de Genève, qui décrivent une vision de la Syrie que tous les Syriens devraient être prêts à partager [...] Je prends également note que ceux d'entre vous qui sont ici sont d'accord pour qu'une commission constituante soit formée, incluant une délégation du gouvernement de la République arabe syrienne ainsi qu'une délégation représentant les pans de l'opposition, pour ébaucher une réforme constitutionnelle.»

Sergueï Lavrov, cité par l'agence de presse russe TASS, a apporté plus de précisions sur la Commission constituante qui a vu le jour. Cette dernière comprendra notamment les groupes qui n'ont pas participé au Congrès et sera représentée lors du processus de Genève.

«Personne ne s'attendait à ce qu'il soit possible de rassembler des représentants d'absolument tous les groupes de la nation syrienne, autant ceux loyaux envers le gouvernement, que les neutres et l'opposition. Le fait que deux ou trois groupes n'aient pas pu participer [au Congrès] ne doit pas être considéré comme une tragédie», a déclaré le chef de la diplomatie russe.

A l'issue du Congrès du dialogue national syrien à Sotchi, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura a annoncé la création d'une Commission constituante syrienne. Ses représentants seront chargés d'établir un projet de nouvelle constitution pour le pays.

Selon Reuters, qui cite des participants au Congrès, l'une des mesures décidées serait la création d'un comité doté de 150 membres, chargé de traiter des changements à apporter dans la Constitution syrienne.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, s'exprime en clôture du Congrès du dialogue national syrien à Sotchi.

Lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, ce 30 janvier, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian s'est de nouveau montré sceptique quant à l'issue du Congrès de Sotchi : «La résolution de [la] crise [syrienne] passera par l'urgence d'une solution sous l'égide des Nations unies qui doit se passer à Genève. La France a cela pour objectif immédiat : ça ne se passe pas à Sotchi, ça doit se passer à Genève.»

Le ministre avait déjà fait part de ses doutes avant le début de la conférence, lors de son voyage au Japon : «Je pense que Sotchi ne [permettra] pas non plus cette avancée puisque d'abord une partie essentielle ne [sera] pas là en raison précisément du refus de négocier du régime à Vienne.»

Alexandre Lavrentiev, envoyé spécial de la Russie pour la Syrie, revient sur les enjeux de la conférence à Sotchi : 

Saad Lostan, opposant syrien, s'exprime en marge du Congrès du dialogue national syrien. Selon lui, «Sotchi est une porte de sortie pour la Syrie et toute la région». Son intervention complète en vidéo :

Le Congrès s'est ouvert par un discours du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a rapporté les mots du président russe Vladimir Poutine, qui ne participe pas aux pourparlers de Sotchi.

Extraits du discours : 

«Ce congrès est appelé à réunir le peuple syrien après un conflit armé de près de sept ans qui a tué des centaines de milliers de personnes et contraint des millions de Syriens à quitter leur patrie.

Nous pouvons affirmer avec certitude que des conditions ont été créées pour tourner cette page tragique de l'histoire de la Syrie. Compte tenu de l'émergence de tendances positives, un dialogue inter-syrien efficace est nécessaire pour parvenir à un accord politique global, avec l'aide de premier plan de l'ONU et sur la base des décisions de la communauté internationale sur cette question, principalement la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies»

L'ouverture du Congrès du dialogue national syrien à Sotchi en Russie a été perturbée le 30 janvier alors que des membres du Comité des négociations syriennes (CNS), opposé au président Bachar el-Assad, refusent de quitter l'aéroport de Sotchi pour se rendre sur le site des pourparlers. Les opposants au président syrien se sont indignés du logo de la conférence qui ne montre que le drapeau officiel syrien (deux étoiles), sans celui créé par l'opposition (trois étoiles). 

Le Congrès du dialogue national syrien s'est tenu à Sotchi, en Russie, les 29 et 30 janvier. Plus de 1 500 participants y ont assité, parmi lesquels des représentants de la Russie, de l'Iran et de la Turquie – les trois pays à l'initiative de cette conférence pour la paix – mais aussi des membres des mouvements de l'opposition syrienne basée à l'extérieur du pays, tels que Qadri Jamil et Randa Kassis, respectivement délégués de la plate-forme de Moscou et de la plate-forme d'Astana.

L'objectif de ces deux journées de congrès est de restaurer le dialogue en Syrie, au sortir de sept ans de guerre civile, et de poser les fondements d'une nouvelle constitution syrienne.