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Turquie : 251 interpellations lors d'une opération de police contre les rebelles kurdes et Daesh

La police turque a interpellé et placé en garde à vue 251 personnes dans le cadre d'une opération antiterroriste lancée ce matin dans tout le pays contre Daesh et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé le gouvernement.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a annoncé que ces opérations engagées ce matin par l'armée et la police turques allaient continuer :

«Les opérations commencées aujourd'hui ne sont pas ponctuelles, elles vont se poursuivre», a déclaré M. Davutoglu au cours d'une conférence de presse, après les raids aériens qui ont frappé des cibles djihadistes en Syrie et le raid lancé contre des membres de Daesh et du PKK dans tout le pays.

Ce raid de la police antiterroriste a été mené par plusieurs milliers d'agents ainsi que des hélicoptères dans 13 provinces du pays selon l'agence de presse Dogan.

Il intervient 4 jours après l'attentat suicide meurtrier de Suruç (sud) attribué par le gouvernement turc à Daesh et l'assassinat de deux policiers revendiqué par les rebelles kurdes du PKK.

A Istanbul, près de 5000 agents et plusieurs hélicoptères ont été déployés.

Selon l'agence de presse Dogan, les policiers y ont visé plus de 140 adresses différentes.

L'attentat de Suruç près de la frontière syrienne, avait visé des militants prokurdes faisant 32 morts et une centaine de blessé. 

La Turquie, qui a décidé d'intensifier sa lutte contre Daesh, a bombardé tôt ce matin plusieurs objectifs tenus par le mouvement radical en Syrie, au lendemain d'un accrochage entre l'armée turque et les djihadistes à la frontière.

Le PKK a de son côté revendiqué l'exécution mercredi de deux policiers, accusés d'avoir coopéré avec Daesh, en représailles à l'attentat de Suruç.

Le gouvernement turc a engagé en 2012 des discussions avec le PKK pour tenter de mettre un terme à la rébellion, qui a fait près de 40 000 victimes depuis 1984. Un fragile cessez-le-feu est en cours depuis plus de deux ans mais les négociations n'ont pour l'heure abouti à aucun accord.

Par ailleurs, une militante d'extrême gauche a été tuée lors du raid dans un quartier d'Istanbul, a rapporté l'agence progouvernementale Anatolie. Elle faisait partie du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), un groupe marxiste auteur de nombreux attentats en Turquie.