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Belgique : le «diacre de la mort» reconnaît avoir euthanasié 20 personnes «au maximum»

Un ancien infirmier et diacre belge a reconnu lors de son procès avoir activement euthanasié entre dix et 20 personnes, pour «éliminer leurs souffrances». Il leur administrait du valium ou leur injectait de l'air dans les veines.

Poursuivi pour au moins dix assassinats, Ivo Poppe, un ancien infirmier et diacre dans un diocèse de Flandre, a admis le 22 janvier lors de son procès aux assises de Bruges avoir activement euthanasié «entre dix et vingt personnes», selon le quotidien La libre Belgique.

«C'est approximatif, [...] c'est de cet ordre de grandeur», a répondu celui que la presse a surnommé «le diacre de la mort», lors du premier interrogatoire mené par le président de la cour. «Je n'ai jamais voulu tuer, je voulais raccourcir la vie de patients en phase terminale», s'est-il justifié. «Je voulais éliminer leurs souffrances, ces gens ne vivaient plus», a-t-il encore déclaré en exprimant des regrets : «Aujourd'hui, je ferais appel à une équipe de soins palliatifs.»

La plupart de ses victimes présumées – dont sa propre mère – étaient des personnes âgées en fin de vie, dont il a décidé seul d'abréger les souffrances physiques ou psychiques, lorsqu'il travaillait comme infirmier dans un hôpital à Menin, près de la frontière française. Il leur administrait du valium ou leur injectait de l'air dans les veines.

Ivo Poppe a été employé une vingtaine d'années, dans cet hôpital, dans les années 1980 et 1990, mais il a continué d'y intervenir en tant que visiteur pastoral jusqu'en 2011 après avoir été ordonné diacre de Wevelgem en 1996. Marié et père de trois enfants, cet homme âgé aujourd'hui de 61 ans avait été arrêté et incarcéré en mai 2014 après que la justice a été informée des confidences qu'il avait faites à son psychiatre, selon lesquelles il aurait «activement euthanasié des dizaines de personnes» entre 1978 et 2011.

En Belgique, l'euthanasie a été dépénalisée en vertu d'une loi de 2002 qui l'autorise à condition toutefois de respecter un cadre très strict. Le malade qui souhaite en finir doit formuler une demande «répétée» et faire pratiquer l'acte par un médecin. Ces procédures de «droit de mourir» sont administrées dans des centres spéciaux à travers le pays.

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