«Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés», tels sont les mots utilisés par Yann Moix en préambule de son adresse qui se veut une dénonciation de la politique migratoire d’Emanuel Macron. Dans cette tribune aux allures de pamphlet publiée sur Libération le 22 janvier, Yann Moix revient notamment sur la situation des migrants à Calais où il s’est rendu dans le cadre de la réalisation d’un documentaire.
A Calais, des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement
Dans cette ville du Nord-de-Pas-Calais, l’écrivain accuse le chef de l’Etat de laisser «perpétrer des actes criminels envers les exilés». A Calais «des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement», s’indigne-t-il. Pour appuyer sa charge contre le président de la République et les fonctionnaires de police, il affirme détenir des images d’actes qui relèvent selon lui de «la barbarie».
Vous avez instauré à Calais, monsieur le président, un protocole de la bavure
Plus loin, il enfonce encore le clou : «Vous avez instauré à Calais, Monsieur le président, un protocole de la bavure. Quand une police agit aussi unie, pendant si longtemps, elle ne peut le faire sans se plier à un commandement. Est-ce bien vous, Monsieur le président, qui intimez aux policiers l'ordre de déclencher ces actions souillant la dignité de l'homme ? Vous y avez répondu vous-même : "Dans la République, les fonctionnaires appliquent la politique du gouvernement".»
Le préfet du Pas-de-Calais n'a pas tardé à réagir aux accusations proférées par Yann Moix, en affirmant sur Twitter que «l'usage du gaz lacrymogène se fait dans le respect de la réglementation» pour «mettre fin aux tentatives d'intrusion sur la rocade, sur les sites du port et du tunnel sous la Manche et pour stopper les débordements et les rixes entre migrants».
Ne craignant guère d’être accusé de diffamation, le chroniqueur de l’émission «On n'est pas couché» conclut : «Vous pouvez porter plainte contre moi pour diffamation ; la postérité portera plainte contre vous pour infamie.»
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