Depuis décembre et en plein mouvement #Metoo (du nom du hashtag utilisé sur les réseaux sociaux pour dénoncer les auteurs d'agressions ou harcèlement sexuels), le cinéaste américain Woody Allen doit de nouveau faire face aux accusations de sa fille adoptive Dylan Farrow. Après s'être exprimée dans le Los Angeles Times en décembre, celle-ci a pris la parole sur la chaîne CBS, ce 17 janvier, pour dénoncer le comportement de son père qui, d'après elle, l'a agressée sexuellement à l'âge de sept ans.
Je ne suis pas juge pour démêler le vrai du faux mais il y a manifestement un "Woody-bashing" qui ne date pas d'aujourd'hui. Il y a aussi un harcèlement permanent
Subissant les foudres de certains personnalités du monde du cinéma, Woody Allen peut toutefois compter sur le soutien, en France, de Jack Lang. L'ancien ministre de la Culture s'est fendu de deux tweets, les 18 et 19 janvier, pour afficher son soutien au réalisateur, usant du hashtag : «#WoodyAllenforever» (Woody Allen pour toujours).
Sur le deuxième tweet, le président de l'Institut du monde arabe (IMA) affiche une photographie de Woody Allen déjeunant avec lui, visiblement à l'IMA.
Interrogé sur ces messages par France Info, Jack Lang déplore les attaques portées contre Woody Allen depuis 1992, année de l'éclatement de l'affaire des accusations d'abus sexuels sur Dylan Farrow et de sa rupture avec l'actrice Mia Farrow, cette dernière ayant découvert la relation qu'il entretenait avec sa belle-fille adoptive alors âgée de 22 ans, Soon-Yi.
«Je ne suis pas juge pour démêler le vrai du faux mais il y a manifestement un "Woody-bashing" qui ne date pas d'aujourd'hui. Il y a aussi un harcèlement permanent qui vient de sa famille depuis dix, vingt ans. Je le connais un peu, je sais bien à quel point lui et Soon-Yi [devenue son épouse] ont été l'objet de harcèlements constants», s'insurge Jack Lang.
Se disant «ami» de Woody Allen, l'ancien ministre de François Mitterrand estime que le réalisateur a droit à la «présomption d'innocence». «A ce jour, aucun magistrat n'a démontré que Woody aurait commis je ne sais quel acte répréhensible. Jusqu'à preuve du contraire, Woody a dit et redit qu'il était totalement étranger à ces accusations», assure l'ancienne figure du Parti socialiste.
Affecté par la vague d'indignation contre le réalisateur, Jack Lang estime, enfin, que «ce "Woody-bashing" prend un tour de folie», tout en prétendant ne pas être «détenteur de la vérité».