Avec l'adoption de la «loi sur la souveraineté», autrement appelée «loi visant à réintégrer le Donbass», le président ukrainien Petro Porochenko «se dote de pouvoirs illimités proches de ceux d'un dictateur pour réprimer toute contestation», d'après le ministère russe des Affaires étrangères, qui a publié un communiqué le 18 janvier.
On ne peut pas appeler ça autrement que des préparatifs pour une nouvelle guerre
«On ne peut pas appeler ça autrement que des préparatifs pour une nouvelle guerre», s'inquiète le ministère, en mettant en garde contre une «escalade dangereuse» de la situation en Ukraine et des «conséquences imprévisibles pour la paix et la sécurité dans le monde».
«Kiev enterre ainsi les accords de Minsk et tous les mécanismes dont on dispose pour chercher des solutions mutuellement acceptables en vue de régler la crise ukrainienne», regrette la diplomatie russe.
La loi, approuvée le 18 janvier par 280 députés ukrainiens, dénonce une «agression de l'armée russe» et qualifie de «territoires temporairement occupés» les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR), dans l'est de l'Ukraine – quand bien même les autorités russes ont toujours démenti les accusations ukrainiennes de présence militaire russe dans ces régions.
En outre, cette loi permet à Kiev d'accuser toutes les personnes travaillant actuellement dans les administrations des Républiques autoproclamées rebelles d'infractions pénales. Le texte précise aussi que le gouvernement ukrainien ne reconnaît aucun document délivré par les autorités des Républiques autoproclamées, à l'exception des certificats de naissance et de décès.
Enfin, il prévoit que l'armée ukrainienne prend désormais la direction des opérations dans la zone du conflit, qui était jusqu'alors confiée aux services de sécurité.
Le conflit, qui a éclaté dans l'est de l'Ukraine après la destitution du président Viktor Ianoukovitch à l'issue d'un coup d'Etat en 2014, a fait à ce jour plus de 10 000 morts.
Les accords de paix signés à Minsk en février 2015 avec la médiation de la Russie, de la France et de l'Allemagne, ont permis une baisse de l'intensité des combats, mais sans avancée tangible vers un règlement politique du conflit.