Sortant du laconisme habituel des discours militaires, le sergent-major de commandement John Troxell, qui représente le corps des sous-officiers au sein de l'état-major américain, a montré ses muscles à ses ennemis djihadistes.
Sinon, nous les tuerons avec une extrême violence
Le militaire s’est enflammé en ces termes, sur ses comptes Twitter et Facebook, le 9 janvier : «L’Etat islamique doit comprendre leurs deux options quand ils sont face à nous : se rendre ou mourir ! S’ils se rendent, nous respecterons les procédures légales. Sinon, nous les tuerons avec une grande violence, même si cela implique de les battre à mort avec nos outils de tranchée.» Sur la photo d’illustration illustrant ce message, le haut gradé met en image cette injonction à tuer, en montrant un soldat empoignant une pelle articulée, servant (normalement) à creuser des tranchées.
Sur Facebook, le militaire américain, qui s’est rendu deux fois en Syrie en 2017, a également évoqué le massacre des djihadistes au moyen de bombes et de «tirs dans le visage» – des propos visant sans doute à inspirer les soldats sur le terrain.
Ce titulaire d’un poste enviable au Pentagone s’était déjà illustré le 24 décembre avec un discours reprenant les mêmes arguments, mot pour mot, devant les troupes américaines stationnées en Afghanistan.
Cette incitation à l’ultra-violence a été accueillie par des réactions contrastées sur les réseaux sociaux.
Un certain nombre d'internautes se sont réjouis de cette exhortation. Cet utilisateur de Twitter a par exemple dit qu’il préparait d'ores et déjà son «etool», nom donné à la pelle articulée.
Une internaute francophone note néanmoins avec une certaine dose d'humour noir : «Quand des barbares se rencontrent... Qu'est ce qu'ils se racontent ?»
Parmi les commentaires écrits en réponse au post Facebook de John Troxell, un ancien militaire, Chris Wyatt, a en outre dénoncé ces propos : «Je n’ai pas servi en uniforme durant 26 ans pour entendre le plus haut gradé de mon pays proférer ce type de langage barbare et grossier à quiconque, même à nos ennemis les plus grossiers et barbares.»
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