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Tunisie : un mort dans des heurts en marge des protestations contre la hausse des prix (IMAGES)

En marge des manifestations contre la hausse des prix et le haut niveau de chômage qui se sont déroulées dans plusieurs villes tunisiennes le 8 janvier au soir, plusieurs heurts violents ont éclaté. Un manifestant est mort à Tebourba.

Un homme est mort dans des circonstances encore indéterminées à Tebourba, au sud de Tunis, où des échauffourées ont eu lieu dans la nuit du 8 au 9 janvier, selon le ministère de la Santé. Le ministère de l'Intérieur a démenti que l'homme ait été tué par la police, soulignant qu'il ne portait aucune marque de violence.

Plusieurs autres villes tunisiennes ont également été le théâtre de heurts nocturnes, qui interviennent alors que des revendications sociales se font entendre en Tunisie, notamment contre les mesures d'austérité prévues par le gouvernement. Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont partagé des images des incidents survenus en marge de la mobilisation.

A Kasserine, ville pauvre du centre du pays, quelques dizaines de jeunes ont incendié des pneus et jeté des pierres sur des agents de sécurité, qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes, selon un correspondant de l'AFP.

A Sidi Bouzid, autre ville du centre du pays fortement mobilisée et d'où était partie en décembre 2010 la contestation sociale qui avait marqué le début des «printemps arabes», des routes ont été bloquées par des pierres et des pneus, selon le correspondant local de l'AFP. La veille, une manifestation pacifique avait eu lieu dans cette ville contre la hausse des prix, après l'entrée en vigueur d'un budget d'austérité augmentant la TVA et les contributions sociales. 

Les autorités dénoncent des «actes de violences», le mouvement Fech Nestannew se poursuit

«Onze agents de la sûreté nationale ont été blessés par des jets de pierre, des projectiles solides et des cocktails Molotov et quatre véhicules de police endommagés», a par ailleurs annoncé à l'AFP le porte-parole de la Sureté nationale, Walid Ben Hkima. Il a qualifié ces événements d'«actes de violences et de pillage».

Au moins 44 personnes ont été arrêtées, dont 16 à Kasserine, où une fourrière a été dévalisée et 18 dans des quartiers populaires près de Tunis, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur sur les ondes de la radio Shems, assurant que les troubles n'avaient «rien à voir avec la démocratie ou les revendications sociales». 

Le mois de janvier est traditionnellement marqué par la mobilisation sociale en Tunisie depuis la révolution de 2011, et le contexte est particulièrement tendu à l'approche des élections. Le 6 janvier, la police tunisienne avait déjà dispersé une manifestation contre la hausse des prix dans la capitale. Des jeunes protestataires, membres de la campagne citoyenne «Fech Nestannew» (Qu'est-ce qu'on attend, en dialecte tunisien), s'étaient auparavant rassemblés sur l'avenue Bourguiba, dans le centre de Tunis.

De nombreux Tunisiens protestent contre la nouvelle loi de finances qui prévoit une augmentation des taxes sur certains produits. Si les biens de première nécessité ne sont pas directement concernés, le vote de cette loi vient cristalliser le sentiment de lassitude très fort au sein d'une partie de la population ainsi que l'exaspération face à la situation économique. En 2017, l'inflation a atteint 6,4% en Tunisie. Le chômage culmine quant à lui à plus de 15% sur l'ensemble de la même année.

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