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Les habitants d’Irak demandent de l’aide humanitaire à Daesh vu le manque de moyens de l’ONU

Les Irakiens n’ont pas d’autre choix que s’adresser à l’organisation terroriste Etat islamique pour demander de l’aide, puisque l’ONU met un terme à son activité humanitaire dans le pays faute d’argent, a déclaré un représentant spécial de l'ONU.

«Nous sommes très préoccupés par des messages de communautés et de familles qui se tournent vers Daesh pour demander de l’aide, les programmes financés par l’ONU s’arrêtant vu le manque des moyens», a dit le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU Ján Kubiš.

Le diplomate slovaque a aussi souligné que la communauté internationale «doit faire plus pour aider les communautés irakiennes qui sont dans le besoin». D’après lui, si la situation ne change pas, près de 80 établissements médicaux seront fermés dans les prochaines semaines.
«On a déjà réduit les rations alimentaires et on planifie de stopper certains programmes nécessaires pour les habitants», a-t-il prévenu.

Selon les données de l’ONU, au moins 8,2 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire. De plus, on compte près de trois millions de déplacés à l’intérieur du pays. Comme l’a annoncé Ján Kubiš, si la situation ne change pas, près d’un million d’habitants devront quitter leur domicile dans les mois à venir. Dans le même temps, près de 300 000 réfugiés, venant principalement de la Syrie, se trouvent dans le pays.

Le représentant a également déclaré qu’un tiers du territoire irakien se trouve toujours sous le contrôle de Daesh, malgré les efforts des forces de sécurité, des bataillons volontaires et de la coalition internationale avec les Etats-Unis à sa tête.

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Au cours de son entretien avec des journalistes après la réunion de l’ONU, le représentant permanent de l'Irak au Conseil de sécurité de l'Onu, Mohamed Alhakim, a noté que le gouvernement du pays paie toujours les salaires aux fonctionnaires des régions dont l’Etat islamique s’est emparé.

«Les terroristes prennent la moitié de cet argent. Les gens n’ont pas le choix, ils doivent vivre sous leur occupation et s’adresser à eux lorqu’ils n’ont plus rien. Si nous avions la capacité de fournir une aide humanitaire, nous le ferions», a-t-il expliqué.

Répondant à une question des journalistes, Mohamed Alhakim a indiqué que Bagdad «n’est pas du tout satisfait» du volume d’aide financière qui vient de la communauté internationale.

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