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D'origine étrangère, le «premier bébé viennois de l'année» ciblé par des commentaires racistes

L'une des principales organisations humanitaires autrichiennes a dénoncé la suppression d'une page Facebook qui avait recueilli plus de 20 000 messages de soutien en faveur d'un bébé né le jour du Nouvel An mais accablé de messages racistes.

Saluée par la presse populaire comme le «premier bébé viennois de l'année», la petite Asel, née le 1er janvier à 00h47 dans une clinique de Vienne, la capitale autrichienne, s'est attirée des flots de commentaires racistes sur internet, en raison notamment du voile porté par sa mère sur les photos.

La réaction de l'ONG catholique Caritas, l'une des principales organisations d'aide aux migrants en Autriche, ne s'est pas fait attendre : son responsable viennois, Klaus Schwertner, a répliqué en lançant une campagne de soutien en ligne pour ce bébé.

«La haine sur internet a atteint une dimension totalement inédite en ciblant un nouveau-né innocent», s'est-il indigné, dénonçant «le franchissement d'une ligne rouge».

Plus de 20 000 messages de sympathie avaient été recueillis le 4 janvier sur une page Facebook dédiée, avant que celle-ci ne soit désactivée dans la nuit par le réseau social.

Selon Klaus Schwertner, la page a probablement fait l'objet d'une campagne concertée de signalements, qui a abouti à sa mise hors ligne. Il a solennellement appelé le réseau social à en rétablir l'accès.

«Cher Mark Zuckerberg [patron de Facebook], que se passe-t-il ? Je ne peux pas le croire : mon message [...] pour Asel le bébé de Nouvel an et ses parents a disparu durant la nuit !», a-t-il écrit.

«Ne laisse pas faire ! Nous voulons montrer que l'amour est supérieur à la haine, dans la vraie vie comme sur Facebook», ajoute Klaus  Schwertner.

La publication de messages haineux à l'égard du bébé s'inscrit dans un contexte de crispation dans le pays autour des questions de l'islam et des migrations, deux sujets sur lesquels le nouveau chancelier conservateur Sebastian Kurz, qui gouverne en coalition avec le Parti de la liberté (FPÖ) anti-immigration, a promis une ligne dure.