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Jeunesse Mohawk : la langue française, obstacle à l'emploi au Canada

Des Mohawks de la réserve Kahnawake seraient au chômage car ils ne maîtrisent pas le français. L'offre d'emploi est pourtant présente, la raison serait-elle sociale ?

Selon un rapport de la Commission de développement économique de Kahnawake, dont Ici Radio-Canada a obtenu une copie, une des principales causes de chômage chez les jeunes de la réserve serait la langue française.

Deux semaines auparavant, le chef de l'Assemblée des Premières Nations demandait à Ottawa que la soixantaine de langues autochtones parlées au Canada soient déclarées officielles au même statut que l'anglais et le français.

En effet, selon la Chartre de la Langue française du Québec établie en 1977 déclare que celle-ci est la langue officielle de la région. 

«L'Assemblée nationale reconnaît la volonté des Québécois d'assurer la qualité et le rayonnement de la langue française. Elle est donc résolue à faire du français la langue de l'État et de la Loi aussi bien que la langue normale et habituelle du travail, de l'enseignement, des communications, du commerce et des affaires». 

Le manque de main-d’œuvre francophone locale devient un problème. En effet, 24% des jeunes Mohawks en âge de travailler vivent de l'assistance sociale à Kahnawake, et une autre tranche de 23% est au chômage, selon Ici Radio-Canada.

Cette réserve offre pourtant de l’emploi, surtout dans l'ndustrie du tabac, laquelle emploi plus de 1000 personnes non-autochtones chaque jour. Mais les employeurs locaux cherchent de plus en plus de francophones. De même, cet obstacle n’est pas exclusivement local, mais au Québec de façon générale.

«[L’apprentissage de la langue française] est ce qui manque le plus dans les écoles. Pour la plupart des gens, ils commencent en 5ème à apprendre le français [...], ce qui est beaucoup trop tard. L'accent, c'est surtout le mohawk et l'anglais» a déclaré Marissa Leblanc, de la Commission de développement économique de Kahnawake.

Un décrochage scolaire précoce (les jeunes travaillant dans l'industrie du tabac peuvent gagner jusqu'à 800 dollars par semaine) et des parents qui ont eu eux-mêmes de mauvaises expériences (pensionnats indiens) ou qui refusent de soutenir l'apprentissage de la langue pour des raisons historiques compliquent la situation. 

De même, certains affirment que la discrimination raciale est un autre obstacle engendré par ces populations quand il s'agit du marché du travail.