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Liban : une vidéo de chiens errants empoisonnés par des employés municipaux provoque un tollé

Une vidéo montrant des chiens errants empoisonnés par des employés municipaux dans la banlieue de Beyrouth a provoqué l'indignation sur les réseaux sociaux, poussant la municipalité à ouvrir une enquête disciplinaire.

La vidéo, filmée dans la municipalité de Ghobeiry, dans la banlieue sud de la capitale libanaise, montre plusieurs chiens agonisant sur le flanc près d'un plat de nourriture, le corps secoué par des convulsions, une mousse blanche s'échappant de la gueule, avant qu'un employé municipal ne les attrape pour les jeter sur la plate-forme d'un pick-up.

«Des chiens errants empoisonnés et tués par la municipalité de Ghobeiry», accuse sur Facebook l'ONG de défense des animaux Animals Lebanon, qui partage cette vidéo circulant depuis le soir du 28 décembre. «Nous communiquons avec le ministère de l'Intérieur pour faire condamner de telles actions et notifier officiellement à toutes les municipalités que cela est illégal et inacceptable», martèle l'organisation, qui précise qu'une plainte a été déposée en justice.

Attention : la vidéo ci-dessous peut heurter la sensiblité

La municipalité de Ghobeiry a fait savoir le 29 décembre que les employés avaient été «suspendus», annonçant l'ouverture d'une enquête, «en vue d'entamer les procédures disciplinaires légales à l'encontre des contrevenants». «Il s'agit d'un acte isolé infâme et condamnable, mené sur initiative personnelle par un certain nombre d'éléments du département sanitaire», assure la municipalité dans un communiqué, se dédouanant de toute responsabilité.

Le gouvernement et le président réagissent

Mais le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a annoncé l'ouverture d'une enquête concernant les agissements de la municipalité après «une opération d'empoisonnement de chiens», réclamant sur son compte Twitter «des investigations rapides, pour prendre les mesures nécessaires».

Sur les réseaux sociaux, certains utilisateurs ont dénoncé un «crime» ou un comportement «bestial».

Partageant sur Facebook une photo de lui avec un chien, le chef de l'Etat Michel Aoun a assuré qu'il existait «plusieurs méthodes» pour gérer la question des chiens errants, rappelant l'adoption d'une loi «pour la protection des animaux» plus tôt dans l'année. Ce texte interdit la torture des animaux, ainsi que toute action qui entraîne de la «souffrance», prévoyant de lourdes amendes pouvant aller jusqu'à 11 000 euros.

Le parlementaire libanais et chef de la communauté druze du pays, Walid Jumblatt, a quant à lui dénoncé un «crime», une mentalité «arriérée» et une «ignorance absolue», partageant sur Twitter une photo de lui avec son chien Oscar.

Le Liban s'était déjà retrouvé en janvier au coeur d'une affaire de maltraitance d'animaux. Des ONG avaient publié des photos montrant des mouettes tuées par des chasseurs.

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