Près de 6 000 personnes ont assisté à cette démonstration de force qui avait pour but d’appeler à un changement de pouvoir. Le chef du groupe ultra-nationaliste Arsen Avakov a annoncé ce qu’il désigne comme une «nouvelle étape de la révolution ukrainienne», disant que le Secteur droit se posera comme une «force révolutionnaire disciplinée».
Après que ce mouvement radical a joué un rôle clé dans le coup d’Etat de 2014, il a continué à se battre dans l’est de l’Ukraine. Ils demandent maintenant l’abolition des accords de Minsk.
Le Secteur droit est récemment devenu un véritable casse-tête pour le gouvernement ukrainien. Il y a plus d’une semaine que les radicaux ont été impliqués dans une fusillade avec la police à Moukatchevo, qui a fait trois morts et onze blessés. Le groupe a refusé de déposer les armes malgré l’appel du président Porochenko qui a exigé que tous les groupes illégaux devaient être désarmés.
L’appel a été soutenu par Washington. «Le recours à la force et aux armes doit être réservé exclusivement au gouvernement ukrainien et aux institutions du gouvernement», a indiqué l'ambassadeur américain en Ukraine Jeffrey Pyatt en commentant la fusillade lors de sa visite de la région concernée par les événements.
Cependant, aucune déclaration similaire n’avait été prononcée au cours de la révolution en 2014. Malgré l’existence de plusieurs vidéos de manifestants utilisant des armes, Washington continuait à insister que le mouvement anti-gouvernemental était pacifique.
«Les courageux Ukrainiens sont descendus dans les rues afin de s’opposer de manière pacifique à la tyrannie et demander la démocratie», avait déclaré John Kerry, le Secrétaire d’Etat américain en mars 2014, lors d’une visite en Ukraine.
Le président américain, à son tour, a dit l’année dernière «nous tenons le gouvernement ukrainien pour responsable de s’assurer qu’il a affaire à des manifestants pacifiques».
L’analyste politique Daniel McAdams, interrogé par RT, estime que les principes de Washington varient selon leurs intérêts du moment.
«Jeffrey Pyatt, Victoria Nuland et le porte-parole du département d’Etat américain ont tous trois dit la semaine dernière que «c’est une question nationale, et c’est aux Ukrainiens de régler la situation avec le Secteur droit, peu importe la façon, cela nous convient», a dit l’intéressé.
L’analyste a aussi souligné que le message actuel des représentants de l’administration Obama est bien différent de celui qu’on entendait l’année dernière. «Tous ceux qui comptent sur la cohérence de la politique étrangère des Etats-Unis mourront rapidement, parce que celle-ci est basée sur une éthique de situation», a expliqué l’expert.