«Aujourd'hui, les Etats-Unis entraînent [les autorités ukrainiennes] vers un nouveau bain de sang», a déclaré dans un communiqué du 23 décembre le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Ryabkov, en référence à une déclaration américaine de la veille. «Les armes américaines peuvent provoquer de nouvelles victimes chez notre voisin», a-t-il précisé.
Selon le diplomate russe, les Etats-Unis ne peuvent plus prétendre jouer le rôle de médiateur dans le conflit ukrainien, dans la mesure où ils «attiseraient la guerre». Il a ajouté que Moscou considérait vain de faire appel au bon sens des dirigeants américains, puisque nombre d'entre eux seraient actuellement «aveuglés par la russophobie et avides d'applaudir les bataillons nationalistes ukrainiens».
De même, pour Alexeï Pouchkov, ancien président du comité des Affaires étrangères de la Douma devenu sénateur, les Etats-Unis pourraient être entraînés dans une confrontation directe avec les rebelles ukrainiens. Selon lui, en effet, la livraison d'armements américains nécessitera une formation au sol des troupes du gouvernement ukrainien. Or, les conseillers américains qui participeraient à de telles formations pourraient être pris pour cible.
«[Washington] a déjà suffisamment de problèmes pour se permettre d'être impliqué dans les aventures du régime [ukrainien]», a déploré le sénateur, avant d'ajouter : «Et nous savons tous combien Kiev peut être aventureux.»
Une annonce américaine qui inquiète Moscou
La 22 décembre, Washington avait annoncé son souhait de livrer des armes «défensives» à l'Ukraine, afin que Kiev puisse assurer la «souveraineté» de son territoire.
«Les Etats-Unis ont décidé de fournir à l'Ukraine des capacités défensives renforcées [...] pour aider l'Ukraine à bâtir sa défense sur le long terme, défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et se prémunir de toute agression à venir», avait écrit dans un communiqué la porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert. Les armements en question inclueront des missiles anti-chars Javelin, selon Associated Press.
Plus tôt dans la semaine, des officiels américains avaient également confirmé que le secrétariat d'Etat avait approuvé une licence commerciale autorisant l'exportation d'équipements militaires pour snipers à destination de Kiev, pour un montant de 41,5 millions de dollars. Une décision que Moscou critique également.
La précédente administration américaine, celle du président Barack Obama, s'était refusée à fournir à Kiev des armes létales, craignant vraisemblablement une extension du conflit, malgré les demandes répétées des autorités ukrainiennes depuis le coup d'Etat de février 2014.
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