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Quatre ans après la tuerie d'Utøya par Anders Breivik, la Norvège se souvient

Le 22 juillet 2011, Anders Breivik assassinait 77 personnes dans un attentat à Oslo et au cours d'une fusillade sur l'île d'Utoya. Quatre ans plus tard, la Norvège rend hommage à ses victimes alors que Breivik fait toujours parler de lui.

Dans un pays comme la Norvège, où les policiers ont tiré, en 2014, seulement deux coups de feu, la date du 22 juillet 2011 continue de hanter les esprits. Il y a quatre ans jour pour jour, l'extrémiste de droite Anders Breivik assassinait 77 personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, puis en ouvrant le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste, sur l'île d'Utøya.

Quatre ans plus tard, et alors que les jeunes travaillistes retourneront cet été, pour la première fois depuis 2011, en camp d'été sur l'île d'Utøya, la Norvège rend hommage aux victimes. Le pays a inauguré ce mercredi un centre consacré au drame, dissipant les craintes qu'il devienne un Panthéon pour l'extrémiste de droite.

Sur un des lieux de la tragédie qui s'était soldée par la mort de 77 personnes, au rez-de-chaussée de l'immeuble gouvernemental que Breivik avait essayé de détruire au moyen d'une puissante bombe, l'exposition vise à lutter par la pédagogie contre l'extrémisme.

Cette dernière avait été accueillie froidement par les Norvégiens, qui craignaient qu'elle ne devienne un lieu de rassemblement pour les partisans du tueur d'Utoya. Elle contient en effet quelques -rares- objets utilisés par Anders Behring Breivik ce jour-là: les restes méconnaissables de la camionnette dans laquelle il avait caché sa bombe ainsi que la carte d'identité factice et des insignes dont il s'est servi pour se faire passer pour un policier sur Utøya.

Mais l'exposition n'est rien de cela, a répliqué Lisbeth Kristine Røyneland, présidente du groupe de soutien aux survivants et aux familles des victimes, qui a elle-même perdu sa fille de 18 ans sur Utøya.

Anders Breivik, de son côté, a été condamné à 21 ans de prison pour l'assassinat de 77 personnes. Il pourrait ne jamais sortir de prison, sa peine étant susceptible d'être prolongée indéfiniment tant qu'il reste considéré comme dangereux par les autorités. Ce dernier, qui s'est inscrit à l'Université, n'a jamais affiché de remords.