International

Des contrôleurs ferroviaires tunisiens filmés en train de tabasser un fraudeur (VIDEO)

Selon le témoignage d'un passager relayé par France 24, un usager en fraude a reçu de violents coups de pied et de poing de la part de contrôleurs, dans la banlieue de Tunis. Une scène filmée qui a suscité des réactions indignées.

La scène s'est déroulée dans la banlieue sud de Tunis, selon un vidéaste amateur qui a publié sa vidéo sur le site des «Obervateurs» de France 24. Un voyageur, Kamel Sassi, qui prenait le train en fraude le 9 décembre, s'est fait violenter par plusieurs contrôleurs. 

Le train reliait Radès à Borj Cédria, au sud de la capitale de la Tunisie. Sur l'une des vidéos de la scène qui ont été diffusées en ligne, on peut voir plusieurs contrôleurs s'approcher du passager, puis le traiter de «racaille», selon le blogueur Amine Ahmadi. Le fraudeur reçoit un premier coup de poing puis, alors que la tension semble retombée, les contrôleurs s'en prennent de nouveau à lui en lui donnant notamment des coups de pied. Le blogueur rapporte d'autres insultes proférées par les agents, telles que : «Ta mère la p***».

«A neuf contre un, ils étaient plus fort»

Toujours selon la même source, alors qu'un voyageur interpelle les autres usagers à témoigner de l'incident, un agent menace : «Un fourgon de police viendra cueillir tout le monde !»

Quand les agents sont montés à bord, ils ont été frappés par l’état de Kamel Sassi, qui avait le visage en sang et des dents cassées

Kamel Sassi a été interviewé par plusieurs médias locaux et justifie sa fraude en faisant valoir qu'après avoir raté son arrêt pour aller au travail, il aurait pris le train dans l’autre sens. «De condition modeste», selon France 24, il n’a pas voulu payer un nouveau billet pour une station mais est tombé sur des contrôleurs. 

Amine Ahmadi a livré son compte-rendu à France 24 : «A neuf contre un, ils étaient plus forts [...] À Hammam-Lif, les contrôleurs ont demandé au conducteur de garder les portes fermées jusqu’à l’arrivée de la police. Quand les agents sont montés à bord, ils ont été frappés par l’état de Kamel Sassi, qui avait le visage en sang et des dents cassées.»

Si la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens a bien enregistré une plainte de la victime le 9 décembre et ouvert une enquête, elle a, par la suite, informé que Kamel Sassi avait retiré ladite plainte.

Hassan Miâadi, responsable de communication de l’entreprise publique, a même déclaré sur une chaîne nationale que Kamel Sassi avait avoué avoir été le premier à faire usage de la violence. Une version contestée par Amine Ahmadi, interrogé par France 24 : «Après la consultation médicale de Kamel, le procureur a ouvert une enquête et les contrôleurs ont été convoqués par la police. Ils ont demandé à Kamel de retirer sa plainte en lui disant qu’il ne pourra jamais obtenir gain de cause et qu’ils étaient prêts à le dédommager. Comme il ne connaît pas ses droits, il a d’abord accepté. Après la deuxième entrevue avec le procureur, la procédure a été relancée. Un procès va se tenir le 11 janvier.» Les témoins du fait divers et la compagnie de transport public se rejetteraient la faute, selon le site de la chaîne française.