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Erdogan qualifie Israël d'«Etat terroriste [qui] tue des enfants», Macron appelle à l'apaisement

Le 10 décembre, Recep Tayyip Erdogan a qualifié Israël d'«Etat terroriste» qui «tue des enfants». Emmanuel Macron avait pourtant demandé la veille au président turc de «contribuer à l'apaisement» entre Israël et les Palestiniens.

«La Palestine est une victime innocente [...] Quant à Israël, c'est un Etat terroriste, oui, terroriste !», a lancé Recep Erdogan lors d'un discours enflammé le 10 décembre à Sivas, dans le centre de la Turquie. «Nous n'abandonnerons pas Jérusalem à la merci d'un Etat qui tue des enfants», a-t-il en outre déclaré.

Ces déclarations surviennent quelques jours après la reconnaissance par le président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël, une annonce qui a été fermement condamnée par Ankara.

Nous n'abandonnerons pas Jérusalem à la merci d'un Etat qui tue des enfants

Le président turc, qui a plusieurs fois qualifié la reconnaissance de Jérusalem comme capitale israélienne de «ligne rouge pour les musulmans», a vivement critiqué cette décision, précisant qu'elle était «nulle et non avenue» pour Ankara.

«Nous allons lutter jusqu'au bout par tous les moyens [contre cette décision]», a ajouté le chef de l'Etat turc, rappelant qu'un sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) devait se tenir le 13 décembre à Istanbul.

Lors de ce sommet, «nous allons montrer qu'appliquer cette mesure ne sera pas aussi facile que cela», d'après Recep Erdogan.

Emmanuel Macron, mouché par Recep Erdogan ?

Recep Erdogan semble faire fi des préconisations faites la veille par le président français Emmanuel Macron.

En effet, le chef de l'Etat français a demandé, le 9 décembre, lors d'un entretien téléphonique avec Recep Erdogan, de «contribuer à l'apaisement» entre Israël et les Palestiniens, «pour redonner des perspectives à la paix» et «d'éviter les répercussion négatives dans l'ensemble de la région», selon l'Elysée.

Lors de cette conversation, le président français a rappelé à son homologue «que la France désapprouvait [comme la Turquie] la décision des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem».

La Turquie et Israël ont normalisé leurs relations en 2017, après une crise diplomatique déclenchée en 2010 par un raid israélien contre le navire d'une ONG au large de la bande de Gaza, qui avait fait dix morts parmi les activistes turcs présents à bord.

Les deux parties ont depuis intensifié leur coopération, notamment dans le domaine de l'énergie, mais Recep Erdogan, défenseur de la cause palestinienne, continue de critiquer régulièrement la politique israélienne.

Avant l'annonce de Donald Trump, Recep Erdogan avait estimé que reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël pouvait provoquer une nouvelle «rupture» des relations diplomatiques entre la Turquie et l'Etat hébreu.

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