L'annonce a été faite par le premier ministre turc Ahmet Davutoglu, qui a précisé que les liens du suspects avec l'attentat faisaient l'objet d'une enquête.
«Un suspect a été identifié», a déclaré le Chef du gouvernement. «Ses éventuels liens à l'étranger ou en Turquie sont en cours de vérification. La plus forte possibilité est qu'il s'agisse d'un attentat suicide lié à Daech».
Même si le Premier ministre est resté muet sur l’identité du suspect, l’agence d’information locale Dicle News Agency, qui affirme être en possession de la carte d’identité d’une 32ème victime non répertoriée, a annoncé qu’il pourrait s’agir d’un homme dénommé Şeyh Abdurrahman Alagöz, résidant de la province turque d’Adıyaman. Cet homme, âgé de 20 ans, aurait rejoint les rangs de Daesh il y a deux mois.
Le dirigeant a ajouté, lors d'une conférence de presse, depuis la province de Sanliurfa, où la ville de Suruç est située, que de nouvelles mesures de sécurité allaient être mises en place près de la frontière syrienne, à l'occasion de la tenue d'un Conseil des ministres exceptionnel, mercredi 22 juillet. «Nous y discuterons d'un plan d'action incluant de nouvelles mesures de sécurité à notre frontière», a-t-il annoncé, ajoutant que «tout ce qui est nécessaire sera fait contre ceux qui sont responsables [de l'attaque], quels qu'ils soient». «Cette enquête sera bouclée aussi vite que possible», a-t-il insisté.
L'attentat, qui a fait 32 morts et une centaine de blessés, visait un rassemblement de jeunes socialistes dans le jardin d'un centre culturel. Les militants avaient l'intention de rejoindre la ville de Kobané, point stratégique dans la guerre menée par le groupe Etat Islamique. Les jeunes socialistes souhaitaient reconstruire cette ville, qui les très nombreux assauts entre djihadistes et résistants kurdes ont partiellement détruite, et que de nombreux civils ont fuit.
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Au même moment, la ville de Kobané elle-même était frappée par un attentat. La juxtaposition des deux attaques, les méthodes employées (il s'agirait d'attentats-suicides dans les deux cas) et la raison du rassemblement des jeunes socialistes laissent à penser que c'est Daesh qui serait à l'origine de l'attaque. Cette ville de Syrie, très proche de la frontière turque, avait été reprise, fin juin, par les kurdes qui en avaient chassé les combattants de l'Etat Islamique. Les victimes de l'attentat de Suruç étaient proches de la cause kurde.