Les dernières déclarations de Wesley Clark, par ailleurs ancien candidat démocrate à l'élection présidentielle de 2004, ont comme un petit goût de revival de la Seconde Guerre mondiale.
Lors d'une interview, il a en effet déclaré: «Si quelqu'un supportait l'Allemagne nazie aux dépens des Etats-Unis, nous ne disions pas que c'était là un droit à la liberté d'expression, nous le mettions dans un camp d'internement et il était prisonnier de guerre».
A la question de savoir comment récupérer ces «loups solitaires» qui se sont autoradicalisés, le général développe sa pensée et décrit ce qui lui semble annoncer une radicalisation chez tout citoyen: «Nous devons identifier les personnes qui ont le plus de chance d'être radicalisées et nous devons intervenir dés le début. Il y a toujours des jeunes gens qui peuvent être aliénés: ils sont sans emploi, ils n'ont plus de petit amie, leur famille n'est pas heureuse».
Une description pour le moins large et qui pourrait concerner de nombreuses personnes.
Le général Clark développe sa pensée et l'élargit dans la foulée: «Sur un plan national, nous devons comprendre ce que cette auto-radicalisation signifie. Nous sommes en guerre contre ces groupes terroristes et il ont une idéologie. (...). Si ces gens sont radicalisés, s'ils sont déloyaux envers les Etats-Unis, c'est leur droit mais c'est également le nôtre de les séparer de la communauté et nous devons être beaucoup plus durs sur ce sujet».
Il ajoute: «Nos alliés aussi comme le Royaume-Uni, l'Allemagne ou la France vont devoir travailler sur leurs procédures internes légales».
Ces propos «radicaux» surprennent venant de Wesley Clark, ancien commandant en chef des forces de l'OTAN, qui s'était pourtant fait connaître par ses critiques très vives de la politique de George W. Bush. Ainsi il avait jugé la réponse américaine aux attentats du 11 septembre excessive.
Il avait dénoncé dans le même temps les politiques américaines qui violaient, selon lui, la Convention de Genève, estimant que la pratique de la torture allait à l'encontre de toutes les valeurs auxquelles il adhérait.
Enfin, et c'est là sa déclaration la plus remarquée, il avait directement accusé l'administration Bush d'avoir élaboré un plan secret pour se rendre maître du Moyen-Orient, pays après pays, en commençant par l'Afghanistan et l'Irak.