«Si notre équipe est écartée des Jeux olympiques d'hiver, les chaînes de VGTRK ne vont pas les retransmettre», a affirmé le service de presse de VGTRK, une grande holding publique de télévision russe regroupant plusieurs chaines fédérales et régionales, cité par les agences russes.
Selon le quotidien financier russe Vedomosti, la «Première chaîne» publique Pervy Kanal, indépendante de VGTRK, pourrait aussi boycotter les JO. Contactée par l'AFP, la chaîne n'avait pas commenté ces informations, le soir du 17 novembre.
L'Agence mondiale antidopage (AMA) a maintenu le 16 novembre la suspension de l'Agence nationale antidopage russe, une mauvaise nouvelle pour la Russie, qui ne sait pas encore si elle sera la bienvenue aux Jeux de Pyeongchang, à moins de trois mois de leur ouverture.
Le Comité international olympique (CIO) doit se prononcer entre le 5 et le 7 décembre sur cette épineuse question après le vaste scandale de dopage qui a touché la Russie.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a affirmé «comprendre» la position de VGTRK. «La diffusion des Jeux olympiques est liée à l'achat de droits très coûteux. Il est évident que ces sommes sont dépensées avec l'espoir d'attirer un grand intérêt de la part des téléspectateurs en Russie», a souligné le responsable le 17 novembre. «Si notre équipe ne participe pas aux Jeux olympiques, l'intérêt des spectateurs russes pour ces émissions va en pâtir», a-t-il estimé.
«Mais il est encore trop tôt pour en parler. Les préparatifs en vue des Jeux olympiques continuent et nos autorités sportives continuent de maintenir le dialogue avec les organisations sportives internationales avec beaucoup de patience», a relevé Dmitri Peskov.
«A quoi bon montrer les Jeux si nos athlètes n'y sont pas ?», a commenté pour sa part le vice-Premier ministre russe chargé du Sport Vitali Moutko, cité par l'agence Ria Novosti. «Si l'on juge d'après les premières décisions [des organisations internationales], on peut deviner dans quelle direction tout cela se dirige. Si l'objectif est de discréditer la Russie et le sport russe, il est en passe d'être réalisé», a affirmé le ministre.
Trois chaînes doivent en principe diffuser la compétition en Russie : Pervy Kanal, Rossiïa 1 (VGTRK) et la chaîne sportive Match TV de la holding Gazprom-Media, contrôlée par le géant gazier russe.
Un porte-parole de Match TV, Levan Matoua, a quant à lui affirmé que les accords sur la diffusion des JO par sa chaîne étaient toujours en vigueur.
«Des accords sur les droits de diffusion des Jeux olympiques ont été conclus, personne n'a écarté la Russie des Jeux. Il n'y a pour nous aujourd'hui aucun sens d'évoquer ce sujet», a estimé Levan Matoua.