Une ONG polonaise proche du pouvoir conservateur a annoncé le 16 novembre le dépôt de plainte contre le député européen belge Guy Verhofstadt, qui avait qualifié de «fascistes» et de «néo-nazis» les participants à la Marche de l'indépendance du 11 novembre à Varsovie. «Nous ne sommes pas d'accord avec de telles accusations. Ces mensonges sont inspirés par des faits créés par les médias et des "fake news" des médias occidentaux», a déclaré dans un communiqué Mira Wszelaka, la présidente de la Ligue polonaise contre les diffamations. «J'ai participé à la marche avec un groupe de sympathisants de la Ligue. Je ne suis ni fasciste, ni néo-nazie» a-t-elle déclaré.
De leur côté, deux députés européens conservateurs polonais, Marek Jurek et Zdzislaw Krasnodebski, ont écrit au président du Parlement européen Antonio Tajani pour lui demander de sanctionner l'ancien Premier ministre belge pour ses propos.
Lors d'un débat sur les réformes judiciaires en Pologne au Parlement Européen le 15 novembre, qui a abouti à une résolution pouvant ouvrir la voie à des sanctions contre le pays, Guy Verhofstadt s’est emporté contre la tenue de cette manifestation : «60 000 fascistes ont marché samedi à Varsovie, des néo-nazis, des suprémacistes blancs et je ne parle pas de Charlottesville en Amérique, je parle de Varsovie, Pologne, à 300 kilomètres environ d'Auschwitz-Birkenau.»
«L'attaque de Guy Verhofstadt est une attaque diffamatoire non étayée par des preuves. Nous allons essayer de lever l'immunité de l'eurodéputé», a fait savoir la présidente de la Ligue polonaise contre les diffamations Mira Wszelaka.
Les images du rassemblement ont provoqué une vague de critiques à l'étranger, certains médias utilisant le terme de «marche fasciste».