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Au moins 30 morts dans un attentat suicide perpétré par Daesh en Turquie

Un attentat suicide perpétré par Daesh a fait plus de 30 morts, ce matin en Turquie. Il y aurait aussi une centaine de blessés. L'explosion a eu lieu à Suruç, à quelques kilomètres de la ville syrienne de Kobané, touchée elle aussi par un attentat.

Au moins trente personnes ont été tuées, et au moins une centaine de personnes ont été blessées lundi lors d'une explosion qui a secoué la ville turque de Suruç, proche de la frontière syrienne, selon les derniers bilans. Il pourrait s'agir d'un attentat suicide, selon le gouverneur du district de Suruç. «Les premiers éléments montrent que l'explosion est un attentat suicide et qu'il a été perpétré par Daesh», a affirmé le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu.

Si l'implication de l'EI était confirmée, cette attaque serait la première survenue sur le sol turc depuis l'émergence du mouvement radical, qui contrôle depuis plus d'un an d'importantes portions des territoires irakien et syrien, notamment près de la Turquie.

Cette vidéo comporte des images violentes : 

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Pratiquement dans le même temps, c'est la ville de Kobané, de l'autre côté de la frontière, qui a été touchée par un attentat suicide, selon une ONG sur place. Selon les premiers éléments, cet attentat aurait fait deux morts. «Un kamikaze a fait exploser un véhicule piégé à un point de contrôle dans le sud de Kobané. Deux combattants kurdes ont été tués par l'explosion», selon Rami Abdel Rahman, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

A Suruç, l'explosion a eu lieu dans le jardin d'un centre culturel au coeur de cette ville qui fait face à localité syrienne de Kobané d'où les jihadistes du groupe Etat islamique ont été chassés fin juin par les forces kurdes à l'issue de violents combats.

«Il y a eu une explosion très importante, on a été soufflé», a expliqué un homme qui travaillait à proximité des lieux à l'agence Reuters.

Selon les premiers éléments, c'est un rassemblement de 300 jeunes socialistes de la SGDF (Sosyalist Gençlik Dernekleri Federasyonu / Fédération des Associations des Jeunes Socialistes) qui aurait été visé. Selon plusieurs sources, ces jeunes socialistes étaient en route pour Kobané, où ils voulaient construire un terrain de jeu, et planter des arbres en mémoire des victimes de la guerre, ainsi que donner des soins.

«Je maudis et condamne les auteurs de cette violence au nom de mon peuple», a réagi le président turc Recep Tayyip Erdogan. «La terreur doit être condamnée quels que soient ses auteurs».

De nombreuses ambulances et un important dispositif de policiers et de sauveteurs a immédiatement été dépêché sur les lieux, selon les images des télévisions turques.

La ville de Suruç, qui compte environ 57 000 habitants, est située à seulement dix kilomètres de la frontière syrienne. La ville de Suruç accueille des milliers de réfugiés Kurdes de Syrie qui ont quitté la région de Kobané lors de l'offensive lancée par les combattants d'EI en septembre dernier. 

Cette attaque et les violents combats qui ont suivi pendant quatre mois ont provoqué l'exode de quelque 200.000 personnes vers la Turquie voisine. Selon les autorités locales turques, seuls environ 35.000 Syriens ont regagné leur pays depuis la fin de la bataille.  

Cette attaque suicide, probablement menée par l'Etat islamique, intervient alors que la coalition menée par les américains a poursuivi, durant tout le week-end, sa lutte contre Daesh en Irak et en Syrie. Ce week-end en effet, les forces de la coalition ont largué des tracs sur les zones contrôlées par Daesh. Sur ces derniers, en arabe, les forces américaines avaient écrit : « La liberté arrive ».

La ville de Raqqa, capitale de facto de l'Etat islamique, a été particulière visée par les forces américaines, qui espèrent ainsi retourner l'opinion contre les membres de Daesh.