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Excédés par l'état des sépultures, d'anciens combattants vont bouder la cérémonie du 11 novembre

L'état déplorable des sépultures de la nécropole de Montdidier dans la Somme, où sont enterrés près de 7 500 combattants morts pour la France, a provoqué la colère d'associations qui ne se rendront pas à l'hommage du 11 novembre qui y est organisé.

Plusieurs associations ont décidé de bouder une partie des commémorations du 11 novembre à Montdidier, dans la Somme, pour protester contre l'état de délabrement et le manque d'entretien de la nécropole locale.

Des croix en béton délabrées, laissant apparaître leur structure métallique rouillée, des pierre tombales brisées, des plaques d'identité manquantes... Tel est l'état actuel de la nécropole de Montdidier, selon les constations faites par le Courrier Picard à quelques jours de l’hommage officiel aux combattants de la Grande guerre qui y sera rendu le 11 novembre. Des vidéos de la nécropole postées sur internet témoignent en effet de l'état de délabrement des sépultures. 

Interrogé par le Courrier Picard, Gérard Karolczak président de la section locale du Souvenir français a laissé éclaté son ras-le-bol face à une situation qu'il dit dénoncer en vain depuis 2008 et a déclaré qu'il ne participerait pas, comme d'autres associations, à l'hommage dans la nécropole, se contentant d'une cérémonie «au monument aux morts, au cimetière communal et en mairie». 

«Il y a même des tombes musulmanes cassées […] Ces gens-là n’ont plus personne pour les défendre. Nos soldats sont morts deux fois. Une fois au champ d’honneur et une fois ici», a ainsi déclaré Gérard Karolczak, qui siège aussi à l’Office national des anciens combattants (ONAC), précisant qu'il a aujourd'hui «honte» de conduire des visiteurs à la recherche de la sépulture d'un proche tombé au combat tant l'état du cimetière est déplorable. 

Construite dans les années 1920, cette nécropole nationale où reposent environ 7 500 hommes ayant pour la plupart combattu et étant tombés sous l'uniforme français semble manquer d'entretien depuis plusieurs années ce qui provoque la colère d'associations locales dédiées à la mémoire, mais aussi de la Croix-Rouge. 

Aussitôt publiée, la nouvelle a provoqué des réactions d'indignation sur les réseaux sociaux, notamment celle de la président du Front national Marine Le Pen. 

Selon les informations recueillies par le Courrier Picard, l’ONAC, l'opérateur de l’Etat pour le ministère des Armées, s’apprêterait à agir pour restaurer la grande nécropole dans des travaux qui prendront environ six mois pour une somme d'environ 900 000 euros. La rénovation devraient être achevée et le cimetière rénové pour les commémorations du centenaire de l'armistice, ce dont Gérard Karolczak semble douter : «Ils me trimbalent depuis 2008», a-t-il ainsi soupiré à l'encontre de l'Office. 

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