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«Mainmise» sur le Liban : l'Iran rejette les accusations du Premier ministre démissionnaire Hariri

Le ministère iranien des Affaires étrangères a rejeté les «accusations sans fondement» contre Téhéran énoncées par le Premier ministre libanais Saad Hariri. Il a annoncé sa démission en raison de la «mainmise» de l'Iran et du Hezbollah sur le Liban.

«La répétition d'accusations sans fondement [...] contre l'Iran [...] montre que cette démission fait partie d'un nouveau scénario pour créer des tensions au Liban et dans la région», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi, le 4 novembre. Quelques heures auparavant, le Premier ministre libanais Saad Hariri avait annoncé sa démission, faisant notamment valoir ce qu'il a appelé la «mainmise» de Téhéran sur son pays. Bahram Ghassemi a d'ailleurs rejeté toute ingérence dans les affaires intérieures libanaises.

«La subite démission de Saad Hariri et son annonce depuis un pays tiers est non seulement regrettable et surprenante mais montre qu'il joue sur un terrain conçu par ceux ne veulent pas le bien de la région [...] et le seul vainqueur de ce jeu est le régime sioniste [...] et non les pays arabes et islamiques», a ajouté le responsable iranien, en faisant référence à Israël. 

C'est depuis l'Arabie saoudite, car il dit craindre pour sa vie, que le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé sa démission de manière inattendue, accusant le mouvement armé libanais Hezbollah et son allié iranien d'avoir la «mainmise» sur le Liban. Son annonce a été retransmise par la chaîne satellitaire Al-Arabiya, à capitaux saoudiens.

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Le Liban secoué par la rivalité entre Riyad et Téhéran ?

L'annonce de Saad Hariri intervient dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux puissances régionales, l'Arabie saoudite, traditionnel allié de Washington et soutien de Saad Hariri, et l'Iran, grand allié du Hezbollah. Les deux puissances soutiennent des camps opposés dans les principaux conflits au Moyen-Orient, en Syrie et au Yémen. 

Un an après sa nomination, la démission de Saad Hariri a pris de court l'ensemble de la classe politique libanaise. Le puissant Hezbollah avec lequel Saad Hariri est en conflit depuis des années fait pourtant partie de son gouvernement.

Michel Aoun, chef chrétien de l'Etat libanais a fait savoir qu'il attendrait le retour de Saad Hariri au Liban pour s'informer auprès de lui «des circonstances de la démission» et afin de «décider de la suite», selon son bureau de presse. 

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