Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre et actuellement représentant spécial de la France pour la Russie, a été décoré le 4 novembre de l'Ordre de l'Amitié par Vladimir Poutine, en compagnie d'autres personnalités venues de l'étranger. Par cette décoration, la Russie remercie ces derniers de leurs efforts pour «renforcer la paix, l'amitié et la compréhension mutuelle entre les peuples», selon un communiqué du Kremlin.
Nous comprenons que ce n'est parfois pas facile et qu'il faut surmonter toutes sortes de stéréotypes et de préjugés
«J'aimerai exprimer ma gratitude à nos amis étrangers qui ont reçu l'Ordre de l'Amitié. Votre attitude sincère et cordiale envers la Russie s'exprime par des actions concrètes», a déclaré le chef de l'Etat russe, cité dans le communiqué. «Nous comprenons que ce n'est parfois pas facile et qu'il faut surmonter toutes sortes de stéréotypes et de préjugés. Nous apprécions votre activisme, votre souci de la vérité et de la justice, vos efforts pour préserver la mémoire historique, pour renforcer les liens culturels, commerciaux et amicaux avec la Russie et ses citoyens», a ajouté le maître du Kremlin.
En renforçant les liens de tous types entre la France et la Russie, nous permettons la création d'une meilleure Europe, d'un équilibre et de la paix en Europe
«En renforçant les liens de tous types entre la France et la Russie, nous permettons la création d'une meilleure Europe, d'un équilibre et de la paix en Europe», a pour sa part déclaré Jean-Pierre Chevènement, selon des propos cités par l'agence Ria Novosti.
Cette cérémonie au Kremlin a eu lieu à l'occasion du jour de l'Unité nationale russe, qui commémore la révolte populaire qui expulsa de Moscou les forces d'occupation polonaises en 1612.
Jean-Pierre Chevènement, un chantre français du monde multipolaire
Ministre à plusieurs reprises sous les présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac, Jean-Pierre Chevènement est notamment connu pour être un défenseur, à gauche, de l'indépendance de la France sur la scène internationale, en particulier vis-à-vis de «l’hyperpuissance» américaine. En charge de la Défense dans le gouvernement Rocard à partir de 1988, il démissionne de son poste en janvier 1991 en raison de son opposition à la participation de la France à l'intervention militaire en Irak menée par les Etats-Unis, lors de la première guerre du Golfe.
Interviewé par RT France en octobre 2016, le fondateur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) prônait, toujours, le dialogue de la France avec toutes les nations, et appelait Paris à ne pas laisser s'installer une «cogestion» du monde abandonnée à une sorte de «G2», en l'espèce les Etats-Unis et la Chine.
En 2012, l'ex-maire de Belfort a été nommé représentant spécial pour la Russie dans le cadre de la «diplomatie économique» du Quai d'Orsay, menée par l'alors chef de la diplomatie française, le socialiste Laurent Fabius. Dans ce cadre, Jean-Pierre Chevènement avait par exemple rencontré Vladimir Poutine en mai 2014, à la demande du président de la République François Hollande, dans l'espoir de contribuer à l’apaisement des tensions entre Russie et Occident autour de la crise ukrainienne.