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24 millions de pilules de Tramadol qui seraient destinées à Daesh saisies en Italie

La police italienne a saisi 24 millions de pilules de Tramadol, un antalgique opioïde prisé par les djihadistes, dans un port calabrais. Elle suspecte que Daesh souhaitait les vendre à ses propres combattants pour récupérer 50 millions d'euros.

La police italienne a intercepté 24 millions de pilules de Tramadol, qui étaient destinées selon elle à être vendues aux combattants du groupe terroriste Daesh en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, selon des révélations du quotidien italien La Repubblica. La saisie a été réalisée dans le port calabrais de Gioia Tauro, où ces médicaments ont été synthétisés. La saisie a été rendue possible grâce à l’aide des agents américains de la Drug Enforcement Administration (DEA), agence américaine en charge de lutter contre le trafic de stupéfiants. La brigade financière italienne a tweeté une vidéo de l'opération.

La police italienne pense que ces pilules étaient destinées à être vendues deux euros pièce aux combattants de Daesh, permettant à l’Etat islamique (EI) d’empocher une manne de près de 50 millions d’euros. «Selon les informations partagées avec des services de renseignements étrangers, le trafic de Tramadol serait géré directement par l'EI afin de financer les activités terroristes que l'organisation planifie et réalise dans le monde entier», ont fait savoir les autorités locales dans un communiqué, selon l’AFP.

La Tramadol est un opiacé de synthèse utilisé par les combattants de l’Etat islamique pour mieux supporter la douleur, selon La Repubblica. Ses utilisateurs au Moyen-Orient auraient rapidement développé une véritable toxicomanie vis-à-vis de ce produit. Il serait en outre très répandu en Libye et chez les terroristes de Boko Haram... ce qui impliquerait un trafic de plus en plus important. Il y a quelques mois, une importante saisie de Tramadol avait été réalisée à Gênes, selon les informations du journal italien.

Des liens entre Etat islamique et mafia calabraise ?

Le procureur italien Gaetano Paci, œuvrant à la direction anti-mafia en Calabre, a suggéré qu’il pouvait exister des liens entre l’Etat islamique et la puissante mafia calabraise 'Ndrangheta. Le port calabrais de Gioia Tauro est connu pour être un point de transit de nombreuses drogues et pour que les cargaisons puissent être acceptées dans le port, il faut obtenir l'autorisation des clans mafieux locaux, toujours selon La Repubblica. «Nous avons identifié plusieurs transporteurs et quelques familles liées à la 'Ndrangheta qui semblent en lien dans des activités de toutes sortes avec l'organisation terroriste. Pour l'instant il ne s'agit que de points que nous essayons de lier entre eux», conclut le procureur.

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